Six individus voyageant en diligence vers Laramie sont attaqués par des Cheyennes (bien que le titre français mentionne des Sioux...). Ils se réfugient dans le lit asséché d'un ruisseau, à l'abri des balles et flèches indiennes, mais se retrouvent ainsi pris au piège entre les tirs ennemis, l'infernale chaleur du désert et le manque d'eau. Ce petit groupe hétéroclite comprend : Banner, un hors-la-loi auteur d'un braquage ; Carter, l'employé de banque dévalisé et accusé du vol par sa compagnie ; Blakely, un vieux sénateur en voyage dans l'Ouest pour tenter d'établir la paix avec les Indiens ; Chester, un honnête prospecteur d'or ; la charmante Miss Clarke, une entraîneuse de saloon à la poursuite de son imprésario parti avec son argent ; et le taciturne Minstrel, qui lui sert de guide et protecteur. Alors que la soif se fait pressante, chacun tente à sa manière de sortir de ce guet-apens...
Après une grosse demi-heure de préambule dans une petite ville désolée de l'Ouest qui sert à introduire les personnages, qui patientent en attendant l'arrivée de la diligence, le film démarre véritablement lorsque le groupe se met en route. Mettant en scène des individus aux intérêts divergents, voire conflictuels, forcés par les événements à collaborer pour échapper à la mort, Guet-apens chez les Sioux rappelle vaguement La Chevauchée fantastique de John Ford, ou encore Fort Bravo de John Sturges. C'est bien là le seul point commun entre ces films, tant celui de Lewis R. Foster, réalisateur tombé à juste titre dans l'oubli, souffre de la comparaison avec ses glorieux modèles. La partie principale du film est assez bien fichue, avec des prises de vue en extérieur sympa, mais l'introduction est bien trop longue, et les relations tissées au préalable entre les personnages n'apportent pas grand-chose au dénouement - ou alors de manière assez peu subtile.
Le casting, à l'image du groupe, est hétéroclite : Dale Robertson (Banner) et John Lund (Carter), acteurs médiocres, côtoient le vétéran Ward Bond (Blakely), en mode service minimum, tandis que les personnages de Regis Toomey (Minstrel) et Whit Bissell (Chester) sont trop peu exploités pour être intéressants. Au milieu de tout ces mâles, Linda Darnell, sublime dans sa robe rouge écarlate, n'a donc aucun mal à attirer vers elle toute l'attention ! À grands coups de regards suggestifs, de sous-entendus et d'enlevage de jarretières, elle utilise pleinement son pouvoir de séduction, et assume à merveille son statut de star de cette petite série B un peu bancale, mais franchement pas désagréable.