Mermaid in a Manhole est le quatrième volet de la saga et propose cette fois ci une véritable histoire loin du simple concept de la femme torturée pendant 50 minutes. Plus long que les segments précédents pour atteindre une durée d'un peu plus d'une heure, on suit ici l'histoire d'un artiste peintre dépressif après la mort de sa femme, qui peint des toiles en s'inspirant de ce qu'il voit et trouve dans les égouts. Un jour il trouve une sirène au fond de ces mêmes égouts et décide de l'emmener chez lui afin d'en faire son modèle.
Bon, comme on es pas vraiment dans Splash ou La petite sirène, la femme poisson mourante hors de son habitat naturel commence à se couvrir de pustules bien dégueulasses et être attaquées par les vers. Amoureux fou, le peintre doit encore et toujours immortaliser sur sa toile le corps de plus en plus abstrait de son modèle. Mermaid in a Manhole joue volontiers la carte du gore trash vomitif et coloré à la Street trash comme lorsque la sirène se fait percer ses pustules pour en extraire des liquides de différentes couleurs afin que l'artiste les utilisent pour ses toiles comme des pigments colorés. Excessif et complaisant dans sa façon de s'attarder en gros plans sur les plaies purulentes, le moyen métrage de Hideshi Hino devrait retourner l'estomac des plus fragile dès l'instant qu'il joue sur la carte l'écœurement pur et dur en utilisant des vers grouillant sur des plaies suintantes et s'échappant des vomissures poisseuse de la pauvre jeune femme.
Pourtant Mermaid in a Manhole possède un certain charme à montrer un homme tentant de sublimer par l'art et la création les pires horreurs en faisant d'un corps pourrissant et putride une chose belle et esthétique. Le film joue aussi sur les notions d'art abstrait et figuratif avec ce paradoxe qui fait que plus le corps est pourrissant plus sa représentation figurative devient abstraite sur la toile. Le film se termine même de façon assez inattendu (pas du tout en queue de poisson donc) avec une sorte de twist ending remettant en perspective la folie de cet artiste.
Mermaid in The Manhole est sans doute le meilleur des Guinea Pig, du presque tout bon hormis les acteurs aux jeux souvent excessif comme les deux voisins du peintre et la mise en images vidéo qui ne fait pas très cinématographique.