Mon dieu, qu'ai-je regardé ? La première pensée qui me vient après le visionnage de H2G2, c'est que ce n'est pas parce que on est anglais qu'on est drôle pour autant.
J'ai eu un désagréable présentiment lors de la première scène du film présentant le personnage de Martin Freeman, se cognant la tête contre le plafond surplombant son escalier, le tout appuyé d'une musique balourde typique des comédies de merde. C'est difficile d'expliquer une musique par écrit, mais n'importe qui l'a déjà entendu quelque part. Quand un film se sent obliger de foutre cette musique pour indiquer au spectateur à quel moment il est censé rire, ce n'est jamais très bon signe. Et en effet, H2G2 ne m'a jamais décroché le moindre sourire. Et ce, malgré l'avalanche de ressorts supposés comiques qui pullulent à travers le film.
Le problème, c'est que le film semble revendiquer un humour absurde, dans la même lignée des Monthy Python. On pourrait difficilement reprocher quoi que ce soit à cette référence, mais encore faut-il la manier correctement. Ce qui marchait chez le Monthy Python, c'était avant tout le flegme des acteurs entourant des situations absurdes, ainsi que l'absence d'artifices comiques autre que ladite situation. Là c'est loin d'être le cas. Prenons, l'exemple de la scène ou la grosse limace dégueulasse torture ses prisonniers en leur lisant des poèmes. En soi, l'idée est plutôt bonne et aurait tout à fait se place dans un sketch du Flying Circus. Mais là, c'est affreusement surjoué, ça grimace dans tous les sens et c'est toujours appuyé par cette putain de musique ! C'est comme un mélange entre l'humour des Monty Pyhton et celui d'un film pour gamin de 5 ans comme The Mask.
Du coup, après une demi-heure à rester de marbre face à ce déluge de blaguounettes hystériques, je me suis dit que pour apprécier le film, j'allais plutôt me focaliser sur l'histoire en me laissant emporter par la folle aventure de Martin Freeman. Je trouvais la direction artistiques plutôt sympa. Le design des aliens, les cotsumes, les décors, etc.. Mais même dans son scénrio le film a réussi à m’énerver profondément. J'ai rarement vu une tel facilité d'écriture. Sous prétexte que le film se déroule dans un univers que nous ne connaissons pas et qu'il se revendique de manier l'absurde a son paroxysme, H2G2 chie copieusement sur la cohérence de son récit en réinventant continuellement les règles qui régissent son univers et en usant et abusant du Deus Ex-Machina. Le film a besoin d'un Mac Guffin ? OK, inventons une quête ou les personnages devront trouver la question à une réponse sur le sens de la vie. Le film a besoin d'un obstacle dans la quête des personnage. OK, on va dire qu'il y a cette secte du mouchoir qui en veut à un des personnages ou je ne sais plus trop quoi j'ai rien compris à ce putain de passage de sa mère la pute qui apparaît dans l'histoire comme un cheveux sur la soupe ça n'a aucun putain de sens et je suis tellement énervé que je ne met plus de ponctuation ! MERDE ! Bref, toute les rebondissement du film sont parfaitement artificiels et sont tellement nombreux que le récit devient vite incroyablement confus. C'est comme si un type essayer de résumer l'univers étendu de star wars en deux phrases.
Du coup, je me suis dit : "OK le film est pas drôle et son scénario est en totale roue libre." C'est pas grave je vais me focaliser sur la réalisation et peut-être que je mettrais deux étoiles à ce film de merde. Après tout le montage est plutôt chouette. C'est rythmée un peu comme du Edgar Wright. Mais entre la surabondance de CGI dépassé, les fonds verts dégueulasses et le surjeu des acteurs (mention spéciale à ce putain d'erzatz de Julien Doré cocainé qui passe son temps à brailler et prendre des poses à la Jack Sparrow), j'ai rapidement trouvé l'aspect globale du film assez gerbant.
Je suis sur que ce film partait plein de bonnes intentions. Une volonté de faire un film drôle et absurde, avec un scénario riche, un montage dynamique et un univers étendue bourré d'imagination. Au lieu de ça le film n'est pas drôle, n'a aucun sens, le scénario est brouillon et ne va nulle part, le montage est épileptique et l'univers est trop étendue. Je crois que Garth Jennings à un peu loupé son coup avec ce film...