H-8...
H-8...

Film de Nikola Tanhofer (1958)

La tension qui fait carburer tout le film est posée dans les dix premières minutes du film — et non, le "H-8" du titre ne signifie pas qu'un compte à rebours de huit heures est lancé : il s'agit des premiers caractères d'une plaque d'immatriculation d'un chauffard qui a causé un accident mortel entre un bus et un camion. Nikola Tanhofer fait avancer le récit sans rien dissimuler : en 1957, une collision a eu lieu sur une route yougoslave entre Zagreb (actuelle Croatie) and Belgrade (actuelle Serbie), à cause d'une voiture ayant réalisé un dépassement dangereux. Tout ce qu'on connaît du véhicule du coupable se résume à une lettre et un chiffre.


Le film est ainsi bâti sur un schéma un peu mécanique : on nous montre la conclusion tragique avec sa dizaine de morts, puis on revient quelques heures auparavant pour nous raconter l'histoire (fictive) des moments qui ont précédé l'accident en suivant le chemin d'un film choral. Tout "H-8..." tient là-dedans : d'une part des petits groupes de personnages qui ne se connaissent pas et qui vont partager les sièges de deux véhicules en ignorant la collision à venir, et d'autre part un narrateur omniscient qui joue (de manière un peu désagréable) avec le fait qu'il connaît les sièges où étaient assises les personnes tuées et crée un suspense quant à l'identité de celui ou celle qui va s'assoir à tel ou tel endroit avant l'instant fatidique.


Un ensemble très hétérogène d'adultes et d'enfants, pris dans un mouvement morbide inexorable. La narration joue beaucoup sur le fait que plus on apprend à connaître chaque personnage, plus on redoute de savoir qui va occuper les sièges mortels, un peu comme un Hitchcock dans lequel on redouterait l'explosion prochaine d'une bombe. Le concept me paraît toutefois quelque peu limité à une série d'anecdotes racontées platement sur les différentes personnes.

Morrinson
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le 1 juil. 2024

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