I’m Upset
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27 ans à dormir dans un vieux carton ou à prendre la poussière sur une étagère pour enfin être redécouvert par son réalisateur à l’occasion d’un ménage de printemps. En 1988, Charles Band alors au sommet de sa carrière, entend bien développer une suite à Trancers et à The Dungeonmaster. L'idée d'adapter une nouvelle adaptation lovecraftienne en réunissant le couple Barbara Crampton et Jeffrey Combs à l’écran le taraude également. Il tourne alors trois segments d’une demi heure qu’il monte dans le cadre d’une anthologie intitulé Pulsepounders qui ne sortira finalement jamais suite à la faillite de sa société Empire Pictures. Et comme une tuile ne tombe jamais seule, le labo ou les membres du studio (à qui la faute ?) égarent le négatif 35 mm du film qui attendait alors le final cut du producteur. 26 ans plus tard, il met la main sur une copie VHS et décide alors de restaurer numériquement The Evil Clergyman en y ajoutant un nouveau mixage sonore ainsi qu’une superbe composition de son frère Richard Band aux accents romantique, macabre, et mélancolique.
The Evil Clergyman est une libre adaptation de deux nouvelles de H.P. Lovecraft. Celle éponyme bien sûr (The Evil Clergyman) et The Rats in the wall qui sera réadapté près de 20 ans plus tard par le regretté Stuart Gordon dans le cadre de la saison 1 des Masters of Horror. Charles Band n’y prête d'ailleurs qu’une vague évocation, afin de composer une atmosphère fantasmagorique. L’histoire tourne autour d’un deuil impossible entre une veuve et un ecclésiastique éconduit qui s’est ôté la vie. Elle reviendra passer une dernière nuit dans ce même grenier envahi par les rats, où elle recevra la visite d’un esprit qui l’avertira des plans machiavélique de son amant revenu de l’au-delà pour s’accaparer son enveloppe charnelle. Les effets spéciaux sont signés par John Carl Buechler (Troll, From beyond) qui ira jusqu’à réaliser une reproduction géante du délicieux popotin de Barbara Crampton. Après le cunnilingus sanglant, c'est de la croupe de l'actrice que se délecte cette fois David Gale grimé en rat à visage humain. Ce dernier reviendra alors ponctuellement la tourmenter dans son délirium.
Cette copie remasterisé souffre néanmoins des défauts de sa bande magnétique et ne pourra jamais rendre pleinement hommage au travail préparatoire de son réalisateur. Pourtant, la magie opère et le spectateur peu regardant sur ces tares techniques devrait légitimement se laisser séduire par le charme envoûtant de cette histoire de revenants. Contrairement au cynisme de ses futures anthologies post 2000 où il recyclera sans vergogne des films entiers qu’il mutilera sur la table de montage pour en réduire la durée (Urban Evil, Possessed, Tomb of Terror...). Ce segment a valeur de témoignage et permet de mieux mettre en perspective les travaux de son producteur qui était encore à l’époque motivé à proposer de nouvelles histoires originales et cross-over.
Le sage pointe la lune, l’idiot regarde le doigt. Alors s’il te faut un guide pour parcourir l’univers étendu de la Full Moon Features, L’Écran Barge te fera découvrir le moins pire et le meilleur de l'oncle Charles Band, le Walt Disney de la série bis !
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Créée
le 16 oct. 2024
Critique lue 11 fois
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