Le film de Bruno Dumont «Hadewijch». Un film incroyablement intéressant et compliqué.
Céline, une jeune fille de 20 ans, la fille du Ministre français, l’étudiante de la faculté de théologie. Elle est obsédée par Dieu et vit dans un monastère. Hadewijch est son nom religieux d'après Hadewijch d'Anvers – l’écrivaine mystique du XIIIème siècle.
Pour rencontrer Jésus, Céline refuse de manger. Mais même pour le monde ecclésiastique telle forme de loyauté est trop radicale. Autoflagellation, voire au nom de Dieu, va à l'encontre de la notion chrétienne d'humilité.
Cette forme de démonstration de confiance est caractéristique d’autres religions, c’est pourquoi l'apparition soudaine du frère spirituel – le musulman orthodoxe Nassir – dans la vie de Céline ne surprend ni Céline elle-même, ni les spectateurs.
Dans ce film Bruno Dumont, d’une manière extrêmement concise, montre la différence des approches chrétiennne et islamique de la forme de confession et, en même temps, la singularité de tout puissant pour tous les croyants. La prière commune de la chrétienne Céline et les musulmans Nassir et Yassine bien illustre la foi comme une substance unique qui relie l'âme et Dieu.
Et pourtant, comment ne pas noter la précision avec laquelle le réalisateur a réussi à montrer le processus de l’expression spirituelle qui nous sépare parfois de l’Esprit lui-même.
En fait, Céline souhaite non seulement à Son esprit, mais également à Sa chair. Et c’est le deuxième conflit du film – le conflit de l’âme et de l’esprit.
Les envies de Céline sont inconcevables, de plus, ces envies sont contraires aux fondements de la religion choisie par elle-même. Où il y a une passion, l'humilité est impossible. Néanmoins, les mots sur l’amour pour Christ qui sortent de sa bouche sont, même si émotionnels, mais tellement forts et inébranlable que tout doute disparaît.