Réactualisation indienne de Hamlet
Quel visionnage troublant, celui du fruit d'une autre machine cinématographique industrielle située à plus de 10 000 kilomètres d'Hollywood, qui en reprend de très nombreux codes tout en les...
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le 5 mars 2024
Quel visionnage troublant, celui du fruit d'une autre machine cinématographique industrielle située à plus de 10 000 kilomètres d'Hollywood, qui en reprend de très nombreux codes tout en les transposant dans un cadre aux références culturelles diamétralement opposées. Expérience drôle et décalée de parcourir un cinéma que je ne connais que très mal, avant tout focalisé dans mes découvertes sur le cinéma classique des années 50/60 (les films de Ray, grosso modo), qui complémente le visionnage récent du récent "3 Idiots", grand classique du cinéma indien contemporain célébré dans les charts de IMDb, ou encore "RRR" dans un registre beaucoup plus orienté comédie-action mais toujours autant influencé par les blockbusters états-uniens.
Mise en scène et narration très hollywoodienne donc, mais pour suivre une adaptation toute particulière et locale du "Hamlet" de Shakespeare, ce n'est pas rien... Et le résultat est surprenant, quand bien même j'aurais montré de nombreux signes de réticence vis-à-vis de ces excès narratifs en tous genres. Il faut quand même se taper une grosse pelletée de séquences ultra lourdes dans leur signification, où l'on présente les conflits larvés avec une délicatesse toute pachydermique, où l'on souligne 100 fois plutôt qu'une le désarroi qui tiraille tel personnage, où l'on nous sous-entend que tel autre n'est probablement pas aussi gentil et innocent que ce qu'il prétend. Le personnage de l'oncle est un parfait exemple de cette lourdeur, on le voit arriver des kilomètres à l'avance dans son machiavélisme de supermarché, c'est presque insultant. Et c'est sur cette base qu'on nous projette dans la quête du héros souhaitant comprendre ce qu'il est advenu de son père, avec une contextualisation de ce récit shakespearien dans un cadre historique particulier (rien de nouveau sous le soleil ici non plus), celui des conflits de 1995 au Cachemire
Il s'agit du troisième opus de la « trilogie shakespearienne » de Vishal Bhardwaj, après Maqbool (Macbeth) et Omkara (Othello) : peut-être qu'un jour, poussé par la curiosité, je progresserai à rebours de la chronologie.
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le 5 mars 2024
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