Rod et Cherri forment le couple le plus envié du lyçée d'Echo Lake. Lui est quaterback, a une belle banane et une grosse voiture, elle est pom pom girl, a des noeuds dans les cheveux et un rouge à lèvres affriolant. Leur destin était tout tracé, depuis le règne incontesté sur leurs camarades serviles jusqu'à la baraque pelouse-banlieue, les trois baveux et le chien lubrique. Mais c'était sans compter l'arrivée de Spud, petit être insignifiant dont les seuls défauts sont de rouler en vespa et une physionomie chétive...A la minute où il apparaît à l'écran, on devine qu'il va contrarier les plans du gominé et de sa bimbo pas si pimbêche.
Si vous ne connaissez pas Bill Plympton, Hair High est le film parfait pour découvrir sa créativité débridée et son sens de la satire foutraque. A partir d'un pitch aussi stéréotypé que celui-ci dessus, il nous entraîne dans un pastiche sans concession où vous découvrirez des poulets atteints de priapisme, des squelettes romantiques, des coiffures animées d'intentions malveillantes, des mouches libidineuses, des grenouilles révoltées. Il n'y a aucune limite à son trait précis et libéré.Toutes ces élucubrations animées servent pourtant toujours le propos du film: celui d'une histoire d'amour forcément contrariée et venant s'écraser sur le mur intransigeant des attendus d'une société américaine percluse de conventions et de gros lourds en bombers.
Hair High est donc une belle découverte où la maîtrise du fil narratif n'empêche en rien une créativité débordante grâce à un dessin reconnaissable entre tous.
Oui, l'animation pour adulte est grande et Bill Plympton est son prophète.