C'est l'histoire de John Travolta déguisé en femme. Alors John Travolta repasse déguisé en femme, John Travolta va acheter des vêtements de femme déguisé en femme, John Travolta se dandine sur scène déguisé en femme. Bref, c'est un film sur John Travolta, le jour où il a enfilé une robe, ce qui est un événement interplanétaire cosmico-génial suffisant pour en faire un film. Si, je vous assure. D'ailleurs, l'histoire de la gamine un peu boulotte, on s'en fiche pas mal (à la fin, on ne la voit d'ailleurs presque plus à l'écran, on ne voit que la robe de John Travolta), tout comme du fond de lutte contre les discriminations infligées aux noirs dans les années soixante, hop, trop politique, trop chiant en gros, donc à la trappe.
Sérieusement, à quoi ça sert de faire des remake si c'est pour qu'ils soient nuls ? Et ceux qui parlent du casting de fou de ce film-ci, je vous rappelle quand même que dans l'original (de John Waters, bien meilleur, bien mieux construit, bien plus enlevé, bien plus subtil), il y avait Blondie et Divine. Alors, d'accord, Divine porte plus souvent des robes que John Travolta, mais... comment dire... il les porte mieux.
Et ce qui était à l'origine un assez cool revival post-moderne des sixties en plein cœur des années 80 (au même titre que Cry-Baby avec Johnny Depp) devient ici un machin vaguement pop, limite criard, duquel la poésie s'est enfuie pour laisser la place au triomphe du kitch ringard. Bref, si Hairspray vous intéresse, retournez à la source, l'eau y est moins polluée.