Scénarisé et réalisé à la va-vite après le succès surprise du quatrième opus, Halloween 5: The Revenge of Michael Myers déroule une intrigue grotesque que rattrape la mise en scène du Suisse Dominique Othenin-Girard : les mouvements de caméra donnent l’impression de déambuler en compagnie des personnages et confèrent un suspense appréciable, notamment lors de deux séquences de traque au domicile de l’enfant puis de Michael ; la photographie de Robert Draper compose une série de plans mémorables, à l’image de cette voiture lancée à toute allure derrière Jamie et dont les feux percent des halos de lumière dans la brume environnante. Nous ressentons une volonté de saisir le spectateur en collant à la peau des victimes, comme s’il était lui-même ou compagnon d’infortune ou bourreau souhaitant accomplir sa vengeance.
Malheureusement, l’interprétation médiocre des comédiens – le pire étant peut-être Donald Pleasence qui caricature son rôle et fait de Loomis un pantin grimaçant – et l’écriture risible des dialogues n’aident pas à sauver cette cinquième suite qu’alourdit de manière considérable un scénario abracadabrant qui paraît improvisé à chaque scène. La musique atteste elle aussi une baisse de régime. Un film décevant et dispensable.