Entre Austin Power et Michael Myers il faut choisir : là où l'inévitable essoufflement survient
Halloween 4 était un très bon film de genre. Néanmoins l’essoufflement de la saga paraissait inévitable au-delà et lui-même scellait la fin de l’état de grâce. Comme Résurrection plus tard, Halloween 5 cherche l’alternative et échoue, avec pour avantage par rapport au huitième opus de ne pas s’enfermer dans une seule idée.
De là à lancer autant de vains 'mystères', il y avait un gouffre qui est largement enjambé. À quoi sert la filature de l’homme en noir, notamment ? Que faire de ces ambiguïtés laissées ça et là ? Rien. Toutes les tentatives de renouvellement sont hasardeuses, envoyées un coup avant de passer à autre chose. L’une des seules lignes de force réussissant à se dégager, c’est cette évolution globale, bien que très timorée, vers… la comédie.
Plus précisément la grosse farce à la Freddy. Paye ta musique de chapiteau avec ton tandem de clowns-flics. Oui mais entre Austin Power et Michael Myers il faut choisir. C’est la sève de Halloween qui est sacrifiée pour rejoindre le grand-guignol lassant propre à l’époque (fin des 80s). Là où la continuité préoccupe l’équipe du film, c’est dans la ré-intégration de Michael Myers : les producteurs étaient effrayés par l’hypothèse d’un Halloween sans lui.
Cela ne les empêche pas d’utiliser de manière furieusement débile les riches opportunités induites par Halloween 4. Même le traitement du traumatisme de la petite fille est exploité de piteuse manière, celle-ci étant réduite à brailler. Et quel manque d’audace de lui confisquer ainsi sa carrière de Myers girl. Heureusement il y a des vagues d’inspiration dans cet Halloween 5, elles sont ailleurs, elles sont sur la forme.
En effet le film assure toujours le minimum nécessaire et se sauve immanquablement, in fine, par certaines séquences bien senties. Pour la défense du film, il y aura toujours ses qualités techniques, ses éclairages glauques innovants par rapport à la saga, des décors inspirés et certains passages sur la corde raide. On trouve une séquence dans les foins ressemblant à du Vendredi 13 qui aurait été repris en mains par un metteur en scène rustaud digne de ce nom (impensable dans une telle série).
Halloween 5 nourrit donc des sentiments contrastés. Nous sommes déçus si nous comparons, évidemment, le film est faible en lui-même, pas de doute, mais ça fonctionne. Sa belle scène finale, largement à la hauteur du mythe de Michael Myers, est à cette image : impossible de jeter un film avec des éclats si reluisants.
http://zogarok.wordpress.com/2014/10/31/la-saga-halloween/
http://zogarok.wordpress.com/2014/10/30/halloween-la-nuit-des-masques/