Décidément, plus les "Halloween" passent, plus cette saga plonge dans la bêtise. C'est cette fois Joe Chappelle qui est aux commandes de ce sixième opus, sorti en 1995, qui tente tant bien que mal de lever les zones d'ombre du cinquième opus et sa fin particulièrement risible. Mais en essayant de raccrocher les wagons, il augmente également les zones d'ombre dans son propre récit en nous inventant des origines délirantes à Michael. Je n'avais plus aucun souvenir de ce sixième opus (pas plus que du quatrième et cinquième d'ailleurs) et je comprends mieux pourquoi ! Ce film n'a en effet strictement aucun intérêt et ne nous fait même pas le plaisir de tomber dans le nanar car il n'en est à aucun moment risible mais uniquement navrant. À la suite des évènements du cinquième film, Jamie et Michael sont tous deux enlevés et séquestrés durant quelques années dans une secte. Là-bas, elle accouche d'un gamin censé être la relève de Michael dont ce dernier est par ailleurs l'incarnation du mal. Ça, on le savait dès le premier film mais, dans le film de Carpenter, c'est une incarnation du mal plus subtile et surtout idéologique, Michael étant avant tout une métaphore de la conception du mal. Ici, on y va avec les gros sabots en avançant le fait que les motivations meurtrières de Michael sont en rapport avec une secte et qui est plus précisément sous l'influence de Thorn. Alors, on a donc enfin la réponse de qui était le mec aux santiags dans le premier film (qui fait donc partie de cette secte) mais sérieusement, c'est quoi ce délire ? Tout aussi mauvais soient-ils, les quatrième et cinquième opus s'orientaient doucement vers le fantastique, laissant le temps aux spectateurs, mais surtout aux fans, de s'adapter. Ici, on nous balance tout d'un coup à la tronche comme si soudainement, un développement prévu pour trois films étaient condensé en un seul. Ce qui explique par ailleurs les nombreux raccourcis narratifs et incohérences, sans oublier cette fin ridicule au possible et incompréhensible, encore plus que celle du cinquième film. Alors certes, on peut se dire que le film tente par-là d'établir un lien avec le troisième opus. Mais la particularité de ce dernier était qu'il ne mettait pas en scène Michael et qu'il partait dans un tout autre délire, délire complètement assumé. Ici, on en essayant maladroitement de raccrocher les wagons, force est de constater que ça ne fonctionne pas ! Et parmi tout ce délire fantastique, on nous balance à l'arrache des morceaux des précédents films, et notamment du premier, avec le retour de Tommy Doyle et la famille Strode qui emménage chez les Myers, enfin histoire d'alimenter un peu le fan service quoi. Concernant les acteurs, nous retrouvons une des premières prestations de Paul Rudd à l'écran, qui semble un peu perdu dans son personnage (en même temps, écrit à l'arrache), Marianne Hagan qui s'en sort comme elle peut et puis Donald Pleasance qui tourne en rond en continuant de cirer à tout va que Michael revient (d'ailleurs, il s'y connait soudainement drôlement bien en symboles !). "Halloween 6 : La Malédiction de Michael Myers" est donc incontestablement le plus mauvais de la franchise !