Je ne connais pas encore assez bien Rob Zombie mais je pense que ce film est plus représentatif de son travail que le premier Halloween. Comme si le cinéaste s'était libéré de la tutelle de John Carpenter et pouvait enfin faire ce qu'il voulait.
Alors, bien entendu, Michael Myers n'est pas mort. Bien entendu, l'action se déroule fin octobre, deux ans après le premier film. Bien entendu, ça va saigner dans les villages.
Le début est fulgurant. Quelques gros plans bien sélectionnés pour vous retourner l'estomac comme il faut. Des effets sonores bien sympa pour vous stresser. Et nous revoilà plongés dans l'horreur !
Myers est toujours aussi impitoyable. ça ne sert à rien d'implorer son pardon. Lui, il tue tout ce qu'il rencontre. Avec une préférence pour tout ce qui est tranchant (même si ça ne le dérange pas d'éclater quelqu'un contre un mur, en une scène terrible).
La grande différence réside dans la motivation de Myers. Alors que le premier opus insistait plutôt sur une certaine motivation sexuelle, ici, c'est la figure de la mère qui devient prédominante. En quelques scènes absolument magnifiques (et de plus en plus présentes au fil du film), le spectateur plonge dans les pensées du personnage à la rencontre d'une mère idéalisée qui l'accompagne dans ce qu'il croit être sa mission : retrouver sa sœur pour que toute la famille puisse être réunie.
Le film se focalise alors sur une opposition entre Michael et Laurie. Lui le tueur qui n'hésite pas à manger ses victimes encore fumantes quand elle est végétarienne. Lui le dépravé absolu alors qu'elle est l'exemple de l'adolescente modèle comme ça ne peut même pas exister dans la réalité.
SPOIL
Une opposition qui se maintient tant que Laurie ignore qu'elle est la sœur du monstre...
FIN DE SPOIL
La réalisation est vraiment maîtrisée. Rob Zombie sait utiliser sa caméra pour nous dégoûter ou nous apeurer. ça ne marche pas à tous les coups, mais certaines scènes sont vraiment terribles.
Il sait aussi faire de très belles images. J'ai beaucoup aimé les plans montrant Myers marchant seul à travers les champs comme une sorte de prophète noir et malfaisant.
Le film atteint là un de ses problèmes (à mon avis). Plusieurs fois, le cinéaste prend le risque de montrer Myers sous un aspect presque favorable. Bien entendu, il est le personnage principal du film, celui qu'on attend toujours avec un mélange d'impatience et de crainte. Mais il apparaît aussi parfois comme un nettoyeur qui élimine la lie de l'humanité. Il y a des victimes que l'on est heureux de voir tomber sous les coups du tueur. Ce qui renforce l'aspect malsain. Heureusement, de temps en temps, il fait également d'innocentes victimes, histoire de rappeler qu'il est bel et bien un monstre sanguinaire.
Le rythme connaît une petite baisse. le début et la fin sont excellents, mais le milieu a un petit ventre mou.
L'interprétation est excellente. En particulier parce que c'est toujours un plaisir de retrouver Brad Dourif, qui avait un petit rôle dans le précédent et dont le personnage est beaucoup plus présent ici.
Par contre, j'ai trouvé le personnage de Loomis totalement inutile, voire déplaisant ici. Il n'apporte rien au film, mais en fait baisser le rythme. C’est peut-être le gros point noir d'un film qui, sans cela, serait une vraie réussite.