Le succès d'Halloween appelait nécessairement une suite. En 1981, les droits d'exploitation du film sont acquis par Dino de Laurentiis qui compte bien en tirer une franchise et demande très vite à Irwin Yablans et Mustapha Akkad de mettre sur les rails une séquelle. Ces derniers contactent alors Carpenter qui sort à peine du tournage de New York 1997 et s'apprête à réaliser son chef d'oeuvre, The Thing. Les producteurs lui offre l'opportunité d'écrire et de co-produire cette séquelle dont Carpenter pourra choisir le réalisateur. Pensant tout d'abord à son ami Tommy Lee Wallace (déjà directeur artistique du premier film et futur réalisateur du troisième opus), Big John tombe par hasard sur un court-métrage intitulé Toyer qui l'impressionne et très vite, contacte son jeune réalisateur, le méconnu Rick Rosenthal, pour lui offrir la réalisation du film. Las le tournage d'Halloween 2 aligne les problèmes. Bridé par son admiration pour l'original, Rosenthal réalise un film trop sage au goût de Carpenter, qui prend finalement sur lui de réaliser lui-même quelques scènes de meurtres supplémentaires (une bonne partie de l'errance de Myers dans les rues d'Haddonfield, le meurtre de la jeune femme chez elle, du flic dans le couloir de l'hôpital, le bain bouillant). A tel point que la légende fait de Big John le réalisateur officieux de cette suite, laquelle reste pourtant selon ce dernier, l'oeuvre de son protégé.


Au final cette séquelle se regarde avec plaisir et si elle n'a pas la même classe formelle que le premier film, se situe néanmoins dans sa parfaite continuité. Les événements de Halloween 2 raccrochent ainsi parfaitement les wagons avec ceux de La Nuit des masques et se déroulent quelques heures après, durant la même veillée de la Toussaint. Alors que la jeune Laurie Strode est hospitalisée d'urgence après son agression par le tueur, le docteur Loomis perd la trace du monstre sur lequel il vient pourtant de vider tout un chargeur de revolver. Déterminé à retrouver sa victime, Michael Myers lui, continue de errer durant la nuit en semant les morts dans Haddonfield. Il retrouve bientôt la trace de la jeune fille à l'hôpital.
Un rien prévisible et totalement linéaire, l'intrigue reproduit un schéma narratif quasi-similaire (errance du tueur, enquête de Loomis, réunion finale des trois protagonistes) à celui du premier opus, et la mise en scène de Rosenthal colle respectueusement à celle de Carpenter. Seule diffère une horreur visuelle plus marquée, les mises à morts se révélant plus gores dans cet opus que dans l'original, pour répondre aux exigences de la production et à la concurrence de plus en plus féroce dans le genre (Vendredi 13 et Maniac venaient de passer par là).


Alors que la folie meurtrière de Michael Myers restait sans réponse au terme du premier opus, Halloween 2 en fait le frère ainé de Laurie Strode, suggérant ainsi un possible fléau pesant sur les Myers. L'idée de ce lien fratricide avait déjà été insérée par Carpenter dans une version longue du premier film, destinée à la télévision américaine. L'aspect fantastique du personnage, à peine effleuré dans le film de 78, devient ici prégnant et transforme le tueur en une sorte de Terminator avant l'heure, invulnérable aux balles et impossible à arrêter. L'intervention du docteur Loomis (toujours incarné par Donald Pleasance) mettra en apparence un terme à la détermination homicide de Myers qui reviendra pourtant hanter de sa présence toute une série de films à la qualité plus ou moins déclinante (je retiendrai le très bon Halloween 3, qui privilégie une intrigue indépendante, le sympathique Halloween 20 après de Steve Miner et le diptyque hardcore de Rob Zombie).


Alors que Rosenthal ne fera jamais vraiment carrière dans le domaine (il signera près de 20 ans plus tard le très dispensable Halloween Resurrection), Carpenter lui, produira encore le troisième opus, avant de se désintéresser de ces multiples suites qui n'arrivèrent jamais à la hauteur de son travail. La promotion du dernier film en date aura d'ailleurs grandement mis en avant l'implication (musicale et promotionnelle) du cinéaste, histoire de marquer comme il se doit les 40 ans d'une franchise, qui n'a certainement pas clôturé son bodycount.

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le 31 oct. 2018

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Buddy_Noone

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