Vive le jambon !
Ham on Rye est un film qui, dans le genre très balisé du coming of age, arrive à jouer avec les images et les clichés habituels. On ne sait jamais exactement ce que l'on regarde, le film commence...
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le 25 juil. 2022
7 j'aime
-Film découvert aujourd'hui même grâce au travail de prospecteur de l'ami @Kino Ditari, qui a écrit une bien belle critique sur cette œuvre, et sans qui je n'aurais probablement jamais vu ça. Je dis "ça", car le film est une bizarrerie totale; typiquement le genre de films que je cherche, j'ai souvent utilisé le mot Lynchoïde ici ou là dans des critiques, et c'est peut-être l'un des films les plus Lynchoïdes que j'ai vu récemment, car la succession des plans n'est organisée par aucun autre élément syntaxique si ce n'est celui de la beauté brute. Pas d'intellect, pas de politique, pas de libido, pas de scénario même, juste, de la beauté, le plaisir de la beauté, et ça c'est rare, c'est grand, le type qui a fait ça est un puissant génie, vraiment, un beau salaud comme on en fait peu !!!
-Le film a un côté rétrograde, c'est l'amérique des années 90 je crois un truc comme ça, normalement ce genre de choses ça devrait être immédiatement casse-gueule, mais là c'est magique, ça passe tout seul, les plans s'enchaînent miraculeusement, ça va tout seul, c'est léger comme une plume, il y'a même un gros/moyen plan sur un crachat, un plan large sur une fille qui revient d'une maison en souriant, des plans de trois filles habillées en blanc au milieu des arbres d'un parc, des plans de ballons gonflables, les plans de bisous sous la "sainte" lumière blanche, what the fuck quoi ! Exactement ce qu'il faut faire. +Des relations humaines intrigantes, étranges, mais belles, non-décadentes quoi, en tous cas.
-J'ai adoré aussi l'utilisation de la musique "hallucinogène", quelques notes qui durent et qui donnent l'impression de "voir un rêve", j'adoooooooore quand un cinéaste fait ça, Lynch faisait ça !! Ruiz aussi parfois, ou Jarmusch dans Paterson aussi par exemple; des films +/- récents comme "The Little Things" ou "Out of Blue" le font aussi si ma mémoire est bonne, et donnent cette impression de rêve, de négation de la réalité, de flottaison, qui fonctionne comme une drogue en matière de cinéma. C'est un truc simple à faire quand on y pense, juste un plan de rue vide doublé d'une musique douce comme ça, et hop le tour est joué, ça touche juste, le film ose faire ça par moments.
-Je ne donne pas 10 toutefois, d'abord parce que le cinéaste perd un peu (légèrement quand même) la main dans la seconde moitié, on le sent, il a un peu plus de mal. Il y'a aussi une scène de mauvaise goût (la seule d'ailleurs, donc ça ne fait rien!), ça dure 3 minutes peut-être celle du repas dans la cuisine avec le téléphone en haut parleur, qui fait un peu trop Sundance/ l'incommunicabilité dans les familles tout ça tout ça c'est déjà vu et un peu lourd ce n'était pas la peine de la faire. Mais je chipote gentiment. Qui aime bien chipote bien c'est bien connu. La toute fin est superbe par contre. Une fille simple dans un parc rien de plus, et mon Dieu que c'est beau... Voilà du Antonioni, voilà !
-Le plan où la mère abandonne son fils dans un fauteuil roulant est plus poignant et plus critique envers l'humanité que tous les films sérieux qui passent à cannes où des gens font la gueule pendant 2h d'affilée. Car seule la légèreté est vraiment touchante et tout ce qui n'est pas léger est faux.
-On vit quand même dans un monde où Scorsese Spielberg Tarantino sont considérés comme des génies, alors que voilà un cinéaste dont ce seul petit film de rien du tout est plus grand, plus fort, que toute l'oeuvre de ces trois "mastodontes" mise côte à côte et réunie. Heureusement que ce genre de film existe pour nous rappeler que le monde, quoiqu'on en dise, n'est qu'une représentation faite par la conscience d'un individu, et donc, de ce fait, que chaque individu agit directement et de façon complète sur le monde qui l'entoure, que, ainsi, et d'une certaine manière, l'individu est plus fort que le monde, que l'homme est grand, et que chaque homme peut, s'il le veut vraiment, être un génie puissant. Bref, ce film c'est du grand art ou je n'y connais bougrement rien.
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Créée
le 27 déc. 2021
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