Voici un film qui a semble-t-il reçu de nombreux prix. Sur un plan esthétique, c’est formidable, c’est beau, coloré, je ne sais pas bien décrire le dessin ou la technique à la peinture mais le résultat est superbe. Les demoiselles d’Avignon sont là, nues, elles profitent du calme et de l’absence des hommes. C’est un lieu où les femmes sont libres, où l’on peut montrer son corps, même quand il n’est pas dans la « norme ». Enfin, le corps féminin peut s’exprimer librement, quel qu’il soit.
Le début du film est particulièrement jouissif, deux jeunes filles, pudiques, finissent par se déshabiller tandis qu’au son de l’oud, une femme nue improvise une danse orientale. On prend soin de soi, on se masse, on se prélasse, La douche, ici, n’est pas celle de Psychose, il fait bleu et l’eau ondule le long de long cheveux noirs, le montage est tout en douceur.
Puis le film part un peu en sucette, on « quitte » le hammam pour l’Afrique noire, gros plan sur le visage d’une femme qui se maquille, c’est très joli, mais ça dénote avec le reste du film, je ne comprend pas bien l’idée, puis on revient au hammam, on sort du descriptif pour entrer dans la poésie, les corps s’embrassent, fusionnent littéralement, c’est très joli encore une fois mais c’est assez déstabilisant, je n’ai pas bien vu où voulait en venir Florence Miailhe. Puis on termine par un patchwork de femmes allongées, plein de couleurs, qui nous ramènent à des images du début du film.
Bref, malgré ce final un peu curieux et l’absence de narration, Hammam est un très joli film à voir.