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Hana-bi est un tango entre la violence et la poésie. La mélancolie d’un monde moribond alliée à l’appréciation des petites choses, dans une course au ralenti contre le temps qui s’effrite. Nishi n’en a plus rien à foutre, il a trop perdu de proches, trop perdu de temps. Mutique, il contemple la vacuité des débattements humains alors même qu’il sait ce à quoi il doit consacrer son ultime souffle. Se mêlent alors les giclées de peinture et de sang, vêtant la mort d’une étole libératrice.


La spirale écarlate dans laquelle il s’engouffre est ponctuée de pauses contemplatives, alors que la vie reprends ses droits dans un élan sensoriel, au fur et à mesure que s’effacent les reliefs urbains au profit d’une nature revigorante, jusqu’à l’envol dans les cieux. De ce déferlement de deuils, de violence, et d’abandon d’un potentiel futur, émerge l’amour comme unique moteur, seul élément qui vaille la peine d’avancer une dernière fois.


En contrepoint se déroule le tracé de Horibe, paralysé, retrouvant le goût à la vie et délaissant les attraits de la tombe grâce à une expression par l’art. La partie autobiographique du scénario, les peintures exposées étant celles peintes par Kitano suite à un accident de moto qui a failli lui coûter la vie. Horibe s’attarde sur les détails de la vie en composant ses œuvres par des points, qui une fois agencés ensemble, avec un recul de la perspective, composent une toile cohérente dans laquelle on peut discerner le beau.


C’est ce pas en arrière qui scelle les destinées croisées de Nishi et Horibe, et font éclater le feu d’artifice émotionnel titulaire. Kitano livre une œuvre tragique et belle, sublimée par les envolées musicales de Joe Hisaichi. Hana-bi traite de la lie de l’humanité, mais rejette le pessimisme. Le sens que chacun donne à son court passage sur terre doit être guidé par une dévotion. Qu’elle soit à un être aimé ou à une expression pure des émotions par l’art, elle se doit d’être personnelle et profonde. Elle doit être éclatante.


Créée

le 15 juil. 2024

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Frakkazak

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