Dirty arigato
Une musique composée de cordes enjouées, planante et tournée vers les nuages. Puis deux visages ahuris et du bitume face au portrait craché d'un homme en deuil. Un coup de serpillère imbibée violent...
le 28 juin 2012
176 j'aime
40
Support: Bluray
Hana-bi est un tango entre la violence et la poésie. La mélancolie d’un monde moribond alliée à l’appréciation des petites choses, dans une course au ralenti contre le temps qui s’effrite. Nishi n’en a plus rien à foutre, il a trop perdu de proches, trop perdu de temps. Mutique, il contemple la vacuité des débattements humains alors même qu’il sait ce à quoi il doit consacrer son ultime souffle. Se mêlent alors les giclées de peinture et de sang, vêtant la mort d’une étole libératrice.
La spirale écarlate dans laquelle il s’engouffre est ponctuée de pauses contemplatives, alors que la vie reprends ses droits dans un élan sensoriel, au fur et à mesure que s’effacent les reliefs urbains au profit d’une nature revigorante, jusqu’à l’envol dans les cieux. De ce déferlement de deuils, de violence, et d’abandon d’un potentiel futur, émerge l’amour comme unique moteur, seul élément qui vaille la peine d’avancer une dernière fois.
En contrepoint se déroule le tracé de Horibe, paralysé, retrouvant le goût à la vie et délaissant les attraits de la tombe grâce à une expression par l’art. La partie autobiographique du scénario, les peintures exposées étant celles peintes par Kitano suite à un accident de moto qui a failli lui coûter la vie. Horibe s’attarde sur les détails de la vie en composant ses œuvres par des points, qui une fois agencés ensemble, avec un recul de la perspective, composent une toile cohérente dans laquelle on peut discerner le beau.
C’est ce pas en arrière qui scelle les destinées croisées de Nishi et Horibe, et font éclater le feu d’artifice émotionnel titulaire. Kitano livre une œuvre tragique et belle, sublimée par les envolées musicales de Joe Hisaichi. Hana-bi traite de la lie de l’humanité, mais rejette le pessimisme. Le sens que chacun donne à son court passage sur terre doit être guidé par une dévotion. Qu’elle soit à un être aimé ou à une expression pure des émotions par l’art, elle se doit d’être personnelle et profonde. Elle doit être éclatante.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films de yakuzas, Les meilleurs films de 1997, Les meilleurs films japonais, Les meilleurs films de Takeshi Kitano et Les meilleurs films avec Takeshi Kitano
Créée
le 15 juil. 2024
Critique lue 8 fois
D'autres avis sur Hana-bi
Une musique composée de cordes enjouées, planante et tournée vers les nuages. Puis deux visages ahuris et du bitume face au portrait craché d'un homme en deuil. Un coup de serpillère imbibée violent...
le 28 juin 2012
176 j'aime
40
Hana-Bi c'est... Un poème. Une poésie tragique. C'est une ballade désenchantée vers le gouffre. C'est cette violence sans fard qui éclabousse de rouge les visages et les toiles. C'est cette...
le 1 sept. 2013
110 j'aime
15
Comment expliquer le plaisir de retrouver les personnages de ce film, après quelques années d'éloignement ? Hana-bi tient et tiendra toujours une place particulière dans ma cinéphilie. Il a été mon...
Par
le 30 mars 2015
80 j'aime
11
Du même critique
Alors qu’à chaque nouvelle itération de la formule qui trône comme l’une des plus rentables pour la firme française depuis déjà quinze ans (c’est même rappelé en lançant le jeu, Ubisoft se la jouant...
Par
le 10 oct. 2023
19 j'aime
Il est de ces jeux qui vous prennent par la main et vous bercent. Des jeux qui vous entraînent dans un univers capitonné, où de belles couleurs chaudes vous apaisent. Spiritfarer en est. Le troisième...
Par
le 9 sept. 2020
13 j'aime
2
Cinquante heures pour le platiner, et c'est d'ailleurs bien la première fois que j'arrive à aller aussi loin dans un roguelite. Non pas qu'il soit facile, il est même étonnamment ardu pour un triple...
Par
le 30 juin 2021
11 j'aime
6