Hanna est le genre de film qui ne vous laissera que peu de souvenir et pourtant, vous avez quand même envie de gonfler un peu la note, de la tirer vers le haut, parce que malgré tous les défauts présents, il reste quelques choses à saluer.
Et au final ce n'est pas tant des défauts mais un manque cruel d'originalité scénaristique, des personnages peu ou pas vraiment développés et une histoire somme toute très linéaire, qui ternissent un peu le tableau.
Mais pourquoi alors attribuer une note qui en comparaison peu paraître élevée.
Premièrement parce que la parcimonie et l'efficacité des affrontements physiques, ponctue le film d'une façon assez remarquable.
Déjà on a affaire à quelque chose de très lisible, comme cette séquence où l'on voit Eric Bana à l'oeuvre pour la première fois. C'est fluide, c'est puissant.
Ou encore cet affrontement au milieu de containers, où la violence d'une exécution révèle la normalité d'Hanna dans son élément...
Ensuite on notera le choix des lieux d'affrontements qui sont majoritairement nourris d'acier, de beton. Dans des lieux froids, très impersonnels...
Tu ajoutes à ça un bande originale qui m'a vraiment plu, une bonne grosse techno des Frères Chimiques, pour ajouter un peu plus de froideur à l'ensemble et t'obtiens quand même un film plutôt plaisant.
La bande originale est peut-être l'une de celle qui m'a le plus emballé parmi les films récents... Disons que je la réécouterais volontiers.
Sur la fin, les affrontements seront un peu moins impersonnels et parfois on ne manquera pas de surligner tout ça d'un gros symbolisme qui tache un peu, mais le film en est parsemé, on a eu le temps de s'y faire, et d'adhérer... (ou pas c'est selon, hein).
La roue tourne.
Le grand méchant loup, et on bouclera la boucle avec les mêmes mots et le tour est joué.
Le jeu des acteurs est juste comme il faut, même si Saoirse Ronan est vraiment très convaincante en Hanna. Surement parce que son personnage est le seul à connaitre un léger développement dans sa quête d'identité et de normalité. Les autres nuls besoins de trop s'attarder sur eux, ils sont voués à disparaître pour que le chapitre expérimental se referme de lui même.
Et la photo est travaillée, pas trop surfaite, juste comme il faut.