Le film ne traite que d’une courte période de la vie d’Hannah Arendt, intellectuelle d’origine juive, réfugiée aux Etats-Unis en 1941. L’action se déroule à New York en 1961, où Hannah Arendt, après été envoyée à Jerusalem par le New-Yorker pour couvrir le procès du criminel de guerre Adolf Eichman, rend compte de son analyse du procès et ses étudiants. Sa mise en lumière de la collaboration des Judenräte (chefs juifs) avec les nazis lui attirent de vives critiques des milieux intellectuels juifs américains qui vont pousser certains de ses collègues universitaires à lui suggérer de démissionner, ce qu’elle refusera. La position du corps professoral n’est pas partagée par ses étudiants qui, alors qu’on lui avait prédit que ses cours seraient désertés, se pressent au conntraire en masse, emplissant les amphis et écoutant attentivement ses arguments. Mais, malgré la clarté et la réaffirmation des nuances de sa réflexion — elle dit vouloir d'une part tenter de réconcilier la banalité de la personne d'Eichmann et l'ampleur de ses crimes, et d'autre part imaginer l'existence d'une troisième voie possible entre la collaboration et la résistance pour les Judenräte —, l’exigence de sa pensée se heurte à l'incompréhension de beaucoup et entraîne son isolement.
Mon opinion sur ce film
Je viens de voir ce film sur Arte. J’ai essayé par le passé de lire les livres d’Hannah Arendt mais je n’y suis jamais parvenu. Ce film, qui n’est pas un biopic puisqu’il traite d’une très courte période de la vie d’Hannah Arendt, est remarquable en cela qu’il permet de comprendre la complexité de la pensée d’une philosophe à qui l’on doit d’avoir décrit la banalité du mal et le crime contre l’humanité. La prestation "à l'os", sans pathos de Barbara Sukowa, l'actrice allemande qui incarne Hannah Arendt, lui a valu le prix de la Meilleure actrice attribué par le Prix du Cinéma Européen 2013.