On dira ce que l'on voudra mais bruler vive une sorcière prête à vous rôtir la couenne alors que vous n'avez même pas dix ans, ça vous forge le caractère et ça créer des vocations. Voilà pourquoi, quinze ans après le drame, Hansel et sa bombasse de soeur Gretel (bah oui elle ressemble à Gemma Arterton) sont devenu rien de moins que des chasseurs de sorcières, bottant le cul de tout ce qui enfourche un balai.
Je rigole mais l'heure est grave les amis. Alors que je m'apprêtais, comme tout bon cinéphile qui se respecte, à balancer des tomates moisies sur ce qui s'apparentait à une sacrée bouse dans le style du catastrophique "Abraham Lincoln, vampire hunter", voilà-t-y pas que je me rend compte, à la moitié du film, que je prend un certain plaisir à contempler la connerie ambiante. Merde alors !
N'y allons pas par quatre chemins, oui, "Hansel et Gretel, witch hunters" est un film stupide et totalement con, dont le scénario semble avoir été écrit par un redoublant de CM2, multipliant les punchlines foireuses et les idées à la masse (le coup du diabète, j'en ris encore), à la vitesse d'un lapin crétin ayant chopé une lapine en chaleur. Deux fois oui, l'ensemble ressemble à s'y méprendre à un croisement entre le "Beowulf" version Lambert et le tristounet "Van Helsing".
Oui mais voilà, le film de Tommy Wirkola assume pleinement sa connerie, semblant l'élever au rang d'art suprême. Si l'on est loin de la flamboyance d'un "From dusk till dawn" autrement plus digeste et barré, ce détournement du célèbre conte fait un bien fou et aère sacrément l'esprit, si du moins vous êtes comme moi dans un bon jour et transi d'amour pour Gemma Arterton, ici en pilotage automatique mais maniant sacrément bien l'arbalète et toujours à se damner malgré les pains dans la gueule qu'elle se prend toutes les dix minutes. A ses côtés, Jeremy Renner semble toujours en mode Hawkeye, Peter Stormare vient payer ses impôts et Famke Janssen doit franchement regretter le temps des "X-Men".
Aussi con que généreux, ayant le bon goût d'être court, pas trop mal torché, remplis de clins d'oeil à "Star Wars" (les poursuites en balai rappellent "Le retour du Jedi") et offrant quelques jolies envolées sanguines, "Hansel et Gretel, witch hunters" est le genre de plaisir coupable idéal pour un samedi soir entre potes braillards sifflant continuellement la Gemma.