J'ai mis une note à l'arrache parce qu'il en fallait une pour publier la critique. CA CRAINT.
Ce qu'il est important de comprendre avec Hansel & Gretel made in US, c'est que quand tu es beau, tu es nécessairement un gentil. Voilà. Soit beau, et tout ira bien. Sinon, si tu clopines, ou si tu as la peau qui fait des trucs chelous, si tu es obèse ou encore SI TU AS UN STYLE GOTHIQUE. OU DES PIERCINGS. OMG. Alors peut-être es-tu un peu démoniaque et les héros-gentils-beaux ont le droit de te faire souffrir mille maux. Et de te butter dans les plus atroces souffrances. Na.
Parce que ce film est une apologie éhontée de ce qui se fait de pire en matière de légitimation de la violence d'Etat. Ou, à défaut d'Etat (le Shériff et ses sbires, représentant par excellence de la violence dite légitime, s'en prennent un peu dans la gueule) du moins des gentils. Des bons. Des "appelés" ou des élus. Bref. Ca sent un peu mauvais dans la chaumière, on frôle le point Godwin.
Hansel & Gretel (aka handsome et bonasse) déambulent donc en dégommant de la sorcière à tout va. Sorcière nécessairement laide, à qui on peut faire tout ce que l'on veut, dans l'absence la plus totale de respect. Elle n'est pas humaine, on s'en branle, point. *parenthèse Histoire : allez jetez un oeil sur la controverse de Valladolid, on va se marrer* On torture, on injure, on humilie souvent sous couvert de sauver des enfants. Quoi de plus innocent, mignon, adorable et surtout sauvable qu'un enfant?! A part une bonasse en détresse, mais ça, ça viendra plus tard.
Grosso modo, Hansel & Gretel c'est ça. Deux vaillants défenseurs du Bien qui buttent du terroriste qui veulent du mal à nos jolies têtes blondes. Je vous laisse faire les liens que vous souhaitez.
A ma grande surprise, pas de sexisme particulier dans le film. Si l'on oublie que les sorcières sont toutes des femmes (mais bon là c'est du choix scénaristique, ça se défend et franchement hein bon voilà quoi).
Pas de sexisme, donc. SI CE N'EST. Ce moment épique, ce moment censé être drôle, qui a généré à ma grande grande horreur un gloussement de rire dans toute la salle et qui m'a glacé d'effroi : ce moment qui légitime qu'un homme tripote une femme (mais juste un peu, juste les boobs) parce que bon, elle est inconsciente quoi, et puis, c'est sous les yeux là, ses seins, elle cherche et puis, pulsions adolescentes, bonasse tout ça quoi.
Ouaip.
D'accord.
Voilà.
J'espère vaguement que les gloussements entendus trahissaient non l'amusement mais la gène incommensurable que j'ai ressenti devant cette scène. Dégueulasse.
A part ça donc, si l'on se pose sans attentes et avec beaucoup de bonne volonté, on rit pas mal. Les blagues sont attendues mais efficaces. L'image est jolie. Les combats euh. Un peu bordéliques mais au final ça castagne.
Et donc même si la morale est hautement douteuse et la moindre ligne du scénario totalement prévisible et bien, on ne regrettera pas totalement d'avoir sacrifié même pas deux petites heures de sa vie à un honnête divertissement.
Et ils font des machins pour qu'on sursaute souvent aussi.
Et c'est un peu gore (mais pas trash, juste gore).
Voilà.