Mais comment on peut réussir à produire et réaliser un tel film ? Gloire à ces gens qui nous prouvent que tout est possible car le résultat valait vraiment la peine. Pour ceux qui ne le connaissent pas, Hanzo est un flic dont l'intégrité confère à l'anarchie, arpentant Edo à a recherche des criminels de tout poil, avec un certain penchant pour les notables réputés intouchables. Pour parvenir à ses fins, il bénéficie des largesses de Dame Nature qui l'a équipé d'un mandrin éléphantiasique ; celui-ci nécessite de l'entretien (douche froide, attendrissement au gourdin, perforation de bottes de riz...), mais il s'avère très utile pour mener des interrogatoires auprès des jeunes femmes récalcitrantes.
Ce qui est génial, c'est que Shintaro Katsu interprète le personnage avec un sérieux indéboulonnable, conservant un regard révolté en toute circonstance. Faut le voir s'infliger des exercices de torture pour améliorer les techniques employées (et passablement goûter avec délectation des sensations frôlant le sado-masochisme). La sexualité est d'ailleurs abordée sous un angle typiquement nippon, entre sévices et sensualité.
La réalisation est à l'avenant de cette ambiance folle, avec une maitrise impressionnante de la caméra (bah oué, Kenji Misumi, quoi) et des musiques funky dignes d'un film de blaxploitation. L'intro où Hanzo marche avec les cartes médiévales d'Edo dans le fond est splendide. J'ai tout surkiffé du début à la fin, avec cette petite histoire de conclusion assez étrange sur l'euthanasie et l'inflexibilité de la loi.
Le cinéma japonais des 70's, c'est un paradis sans fin.