Second opus de la série des Hanzo qui nous narre les aventures d'un policier médiéval, homme bon dans le fond mais véritable obsédé usant de méthodes ultra violentes, on ne peut nier le caractère ouvertement putassier et racoleur de cette suite et de son interprète en particulier, le prolifique Shintaro Katsu, mais cet état de fait sied à merveille à l'ensemble du métrage qui ne fait jamais semblant et ose sans gène le mélange sexe sado maso / chambara hyper sanglant avec un équilibre et une audace extrême qui impose le respect, même si l'ensemble du cast cabotine indéniablement, dans le plutôt bon sens du terme.
L'outrance vient tout d'abord du caractère délicieusement rentre-dedans de Hanzo qui n'est surtout pas le genre de policier à s'embarrasser de paperasse. Parfait rebelle indomptable défiant constamment l'autorité, son franc parler le mène vite fait, bien fait au coeur du sujet. Qu'il soit devant un haut officier ou une noble dame, sa gouaille et son lourd appareillage lui confèrent une audace verbale et physique qui radicalise immédiatement chaque scène. A la fois machiste grossier et irrésistible charmeur tout en virilité bestiale, humaniste enragé par excellence, Hanzo est un personnage naïf définitivement entier, penché vers le bien du peuple qu'il protège des mécréants au grand dam des plus vils notables, usant pourtant de méthodes qui relèvent de la pure barbarie féodale. Dès lors, l'homme ne connaît aucune anicroche à ses plans finement préparés puisqu'il ne cache jamais rien de ses intentions. Droit au but pourrait être sa devise, droit au but, Hanzo 2 y va tout droit, féroce et sans chichi. En dehors d'un cabotinage parfois excessif mais jamais hors de propos qui doit certainement s'accentuer en VF, Hanzo 2 se place autant en parfait foumoila jouissif que très loin du Z nu comme un vers. L'excellente voix originale caverneuse de Shintaro, son regard perçant, son sérieux inébranlable et son corps animal, terrien, magnifiquement ancré au sol ne sont à manquer sous aucun prétexte.
Nous sommes donc en présence d'un sommet de décadence déviante du chambara au scénario classique mais très agréablement déroulé, parachevé d'une BO psychédélique culte à souhait qui gonfle à merveille la dose de divertissement mangaesque, et d'une mise en scène certes loin des références classiques et expérimentales, mais qui sait utiliser au mieux le savoir faire technique des artisans du Jidai Geki (récit historique) et tout ce qui a fait le succès de l'exploitation japonaise avec une férocité baroque qui sert aussi bien le propos, un policier d'époque, que l'action, du sexe et du sabre. En particulier, la mise en scène des combats a quelque chose de terriblement nerveux qui transparaît dès la superbe intro et qui faisait largement défaut à bon nombre de prédécesseurs.
Masumura montre encore une fois qu'il savait parfaitement comment mener sa barque à bon port et nous offre du bis maîtrisé et jouissif qui permet de découvrir un Shintaro Katsu grande gueule gonflé à bloc, pas aux antipodes mais tout de même bien différent de son rôle légendaire de Zatoïchi. Les bonus Wild Side nous permettent d'ailleurs de mieux cerner la forte personnalité du duo Katsu / Masumura qui fit sans doute beaucoup pour l'alchimie tout à fait singulière de cette adaptation d'un manga (Jidai-Gekiga plus précisément) culte au Japon.