Sec et puissant, bien qu'un peu plat

On a souvent vu au cinéma la mécanique infernale qui s'abat sur ceux qui ne possèdent rien, dans un pays pauvre et corrompu.

Généralement, l'enchaînement est le suivant : frustration et honte de ne pas pouvoir subvenir aux besoins de sa famille (ici deux petites soeurs), tentation de de livrer à des trafics illégaux pour augmenter ses revenus, puis pétage de plomb final pour résoudre les insolubles conflits psychologiques que génère la situation.

L'originalité est que ce drame, typique du cinéma des pays du sud, est ici tourné par un réalisateur américain d'origine tunisienne, Lotfy Nathan. Harka est donc construit suivant les codes du thriller américain : montage rythmé, mise en scène visant à l'efficacité, sens du spectaculaire, tension constante.

La puissance du film doit beaucoup à la prestation de son acteur principal, le Français Adam Bessa, très convaincant dans un rôle ingrat de désespéré dépressif. Il porte littéralement ce premier film sec et intéressant, bel hommage aux premiers révoltés tunisiens.

Malgré quelques facilités et un scénario un peu plat, Harka est donc à découvrir, et Lotfy Nathan un cinéaste à surveiller de près.


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le 17 nov. 2022

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