Un biopic d'une actrice que je connaissais mal, Jean Harlow,
mais surtout en filigrane, un beau document sociologique, ou témoignage, sur 'les gros cochons machos' qui avaient le pouvoir à Hollywood?


C'est aussi un très beau film sur le métier d'agent: l'acteur Red Buttons dont je connaissais bien le visage mais pas le nom, joue un très touchant Arthur Landau qui , lui, aimait son métier et ne le faisait pas pour violer des Nassoufatou Diallo dans des chambres d'hôtel ou des actrices sur des canapés.


J'aime l'amitié et la complicité de ces deux êtres au travail: le pygmalion (marié et sérieux...) et sa créature (vierge, pauvre et virtueuse...).


La succession des premiers rôles est plutôt drôle: celle où les scénaristes et réalisateurs font preuve d'ingéniosité Rubik's Cubienne pour que, quelque soit le rôle, la période, l'histoire et les lieux de tournage du film, Jean Harlow doit finir mouillée...couverte de crème, ou de champagne, d'eau, voire couverte d'œufs cassés très liquides...Freud se serait régalé de parler à ces gentlemen:



"did you get wet honey ?"
demande d'ailleurs (innocemment?) en fin de longue journée de différents tournages Arthur Landau à sa pauvre actrice épuisée...en réalité, il sait très bien l'apprentissage qu'elle traverse.



Angéla Lansbury (déjà) joue aussi, et rien de moins que, déjà, une mère! en 1965!: je trouve cela fou et marrant, qu'elle jouait déjà des mamans en 1965 alors qu'elle est encore sur scène de nos jours, chaque année, dans des pièces ou comédies musicales...pied-de -nez et doigt levé aux réalisateurs de l'époque qui l'ont sans doute trouvé vieille trop tôt.


J'ai vu quelques interviews improvisés de Marilyn Monroe avec ses répliques non-écrites par des auteurs: elles étaient drôles et spirituelles. Jean Harlow ( jouée par Carroll Baker ) me donne la même impression. Elle semble avoir de la répartie. Les premiers avis sur son premier film n'ayant pas été positifs au sujet de son jeu d'actrice mais tous excellents au sujet de sa beauté, le producteur a l'idée de l'envoyer faire la promotion du film en personne.
Il veut limiter les dégâts et recouper son investissement: il a cette idée d'envoyer Jean Harlow en tournée des salles de cinéma et de la faire apparaître en première partie avant le film.
Où à cause de certaines interventions intempestives de certains membres du public, elle se révèle très drôle. C'est aussi une bonne formation qui lui donne confiance.



"One of your local critic said I wasn't a 'real' actress, well, does
any part of me looks false? No matter how he feels about me, he's
wrong".



"Miss Harlow, what do you have 'on' when you go to bed?" "My alarm clock".
"Miss Harlow, what do you think a man looks for in a woman?" "What he doesn't see in his wife".
" How do you like Cleveland so far?" Well, how can I tell? I have only met half of it...men.
"Do you think a woman can get-by on looks alone?" If she gets them from the right men, yes.



(à suivre)


Info ajoutée le 04/08/2021:
Je viens d'entendre dans l'émission de Jean-Alphonse Richard sur RTL,
qu' "à sa mort, Marilyn Monroe avait justement comme projet avancé de jouer le biopic de Jean Harlow (et le projet de se remarier avec Joseph Di Maggio)."
Selon Murielle Joudet, critique de cinéma au Monde et aux Inrocks (Elle ne croit donc pas au suicide).

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le 15 janv. 2017

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