Alors âgée de 17 ans, Jean Harlow arrive à Hollywood afin de faire vivre sa mère ainsi que son beau-père. Elle a pour elle sa grande beauté, et son refus de la compromission (à savoir la promotion canapé) qui vont taper dans l'oeil d'un agent, Arthur Landau, et ainsi lui permettre de décrocher la gloire.
Drôle de biopic que ce film, qui pervertit la véritable histoire de l'actrice, au point que plusieurs passages importants sont omis, des noms ne sont pas cités, et surtout, c'est mensonger sur sa vie, y compris sur son décès qui met plutôt en cause Hollywood que la raison réelle, une néphrite mal soignée. D'ailleurs, le fait que le fait ait été réalisé en 1965 donne vraiment l'impression que l'histoire se passe à la même période, mais c'est à mettre en défaveur du style impersonnel de Gordon Douglas.
Et pourtant, malgré le crime de lèse-majesté, le charme a opéré, non seulement grâce à Carroll Baker, qui en fait une femme forte et opiniâtre malgré les vilaines propositions qu'on lui fait, y compris d'exploiter sa plastique, mais aussi que j'y vois un portrait caché de Marylin Monroe. C'est connu, Jean Harlow était son modèle, elle avait d'ailleurs les cheveux platinés dans certains films afin de lui faire un hommage, mais elle a également été maltraité par la vie, les hommes, et par la recherche commune, peu présent pour l'une, et l'autre qui ne le connaitra jamais.
Il y a le choix curieux de faire jouer sa mère par Angela Lansbury (alors qu'elles n'ont que 6 ans d'écart !), une personne ô combien envahissante, mais Gordon Douglas soigne au moins son récit, qui est sans doute du point de vue Arthur Landau, son agent d'une grande tendresse envers elle joué par le très bon Sam Buttons. Sans doute que le public de 1965 était moins bien informé de la vie de Jean Harlow et a pris ce film pour argent comptant, mais le résultat est au fond le même : une femme disparue très jeune, 26 ans, qui s'est sans doute oubliée à force de vouloir faire plaisir aux autres.