Déjà en voyant une des images qui sert d’affiche au film, on sent que tout ne tourne pas aussi rond qu’il le devrait: une photos de famille bucolique? Des personnages aux poses moribondes? Un manque de naturel baigne le cliché, et on ne peut s’empêcher d’être dérangé par ce qu’on voit.
Le film est conforme à cette image: insondable.
On débute au sein qu’une famille japonaise-type: le papa dans son monde, la maman discrète et effacée, et la fillette qui amène un peu de vie et d’innocence dans un intérieur terne.
Allons-nous vivre une tranche de poésie au sein de cette famille ordinaire? Une leçon de vie? Un déchirement?
Le réalisateur nous a prévenus avant la projection en estimant que son film portait sur la solitude inhérente à l’homme, qu’on perçoit même au sein de la cellule familiale.
Ca a le mérite d’annoncer une couleur plutôt sombre.
Quand arrive l’élément perturbateur, on attend la suite, on veut voir l’impact sur la cellule familiale, on imagine qu’on va en apprendre davantage sur le passé qu’il vient réveiller.
Mais le film ne s’aventure jamais là où on l’attend. Ce côté surprenant pourrait jouer en sa faveur si ce qui était proposé était touchant.
Au lieu de ça il nous surprend avec violence, et on ne peut rester insensible au tournant du long métrage.
Le sujet, qu’on découvre en milieu de parcours n’est pas mauvais en soit, mais il est mal traité, et on ne sent jamais d’empathie pour aucun personnage. Tout ce qu’on a, c’est un enchaînement de scènes montrant une situation qui stagne ou s'envenime, des adultes rongés par les fautes qu’ils ont commises, et un traitement glacial des relations humaines.
Le gros problème d’harmonium, c’est de sonner toujours faux: on ne croit à aucune relation, et la musique dissonante fait échos à ces personnages qu’on ne peut plus voir et pour lesquels on a du mal à ressentir autre chose que de la distance.
Sans attachement, difficile de vivre pleinement le film, d’autant qu’à part la construction de certains plans, il y a peu de choses à relever du reste du métrage.
On ressort de là autant refroidi par le film que par le temps, et sans envie d’y revenir.