Harmonium possède toutes les caractéristiques du film japonais contemporain telles qu'un sélectionneur cannois les imagine : sobre, efficace et psychologiquement torturé. S'il est correctement réalisé, il ne brille pas par son originalité. Cependant il aborde de manière frontale et subtile le secret, forcément passé, qui grève le présent, le contraint physiquement autant que moralement. Jusqu'au moment où des explication ego-centrées apparaissent chez les personnages, comme, par exemple, penser que ce qui arrive est notre punition.
S'il a des atouts, son montage est parfois un peu brutal et globalement le style souffre d'un syndrome nippo-japonais comme chez nous il y a des films franco-français qui, malgré ce signe distinctif, peuvent également être des films de cinéastes convaincants. Hélas le final, lui aussi trop prévisible, achève de démontrer qu'il s'agit d'un énième métrage nippon qui ravira certains amateurs et qui contentera mais ne surprendra pas les connaisseurs.