Harrison's Flowers par batman1985
Les films sur la guerre en Yougoslavie sont assez rares. Pourtant, il y en a quand même un assez célèbre qui a réussi a tiré son épingle du jeu, c'est Underground d'Emir Kusturica. Quelques années plus tard, c'est un ancien journaliste sportif, fanatique de cinéma et ancien assistant-réalisateur de Claude Lelouch, qui s'attaque à ce conflit: Elie Chouraqui.
De plus, le metteur en scène français obtient de très beaux moyens pour réaliser l'oeuvre qui s'inspire de l'histoire vraie d'Harrison Lloyd, reporter américain envoyé là-bas pour couvrir ce conflit qu'on considérait encore alors comme mineur. En effet, il y a tout d'abord ce casting international: MacDowell, Koteas, Gleeson, Marie Trintignant, Adrien Brody, Gerard Butler ou encore David Strathairn. C'est plutôt pas mal quand même. C'est d'ailleurs ce qui constitue comme étant probablement la plus grande réussite du film. Certains acteurs tirant leur épingle du jeu comme Strathairn, Gleeson ou encore Brody. Les autres se débrouillant très bien aussi, pas d'inquiétude là-dessus. Pour Trintingant, il s'agit de sa seconde collaboration avec Elie Chouraqui. La première remontant en 1993 avec le film Les marmottes.
Question de la mise en scène, Chouraqui construit son film comme si c'était les journalistes qui avaient côtoyés Harrison et sa femme et qui parle alors de la Yougoslavie. La guerre semble être finie, en tout cas, elle le semble pour eux, qui ne veulent plus y retourner en disant que c'était le pire endroit qu'ils avaient connu au monde. Ensuite, durant les moments en pleine Yougoslavie, Chouraqui aurait pu tomber dans un mélodrame facile et exacerbé. Fort bien lui en a pris de rester sobre et de ne pas insister sur certaines images ou sur certains cas de violence. Sinon, si les scènes de combat sont assez bien filmées et donne parfois une certaine impression de documentaire, cela reste assez classique.
Scénaristiquement parlant, il y a du pour et du contre. Si on se rend bien compte que ce film est nécessaire, quand au rôle joué par les journalistes, photographes ou encore cameramen de guerre, il se trouve que son récit connaît des moments de faiblesse. Tout d'abord, le film est assez lent à démarrer. Du moins, il met un peu trop de temps pour qu'on soit réellement lancé dans l'action. Ensuite, Chouraqui insiste beaucoup sur la relation qui existe entre son père et le fils. Le problème, c'est qu'elle est inexistante. Le fils en voulant à son père de toujours partir. Et à la fin, comme par magie, tout va mieux. Il y a quelques incohérences qui auraient pu facilement être évitables. Cependant, son côté plus sérieux avec la situation de tous les reporters de guerre, qui connaissent les mêmes dangers qu'un soldat, qui sont confrontés au horreurs de la guerre et parfois même la mort qui n'est pas toujours accidentelle a permis de prendre conscience à certaines personnes des difficultés d'un métier comme celui-là.
Dans l'ensemble donc, le film est réussi. Il y a des points faibles qui se situent essentiellement dans le scénario et dans une réalisation qu'on regrettera de ne pas être un peu plus osée dans les moments les plus guerriers par exemple. A voir une fois.