Si les deux premiers films étaient plutôt réussis (en particulier La Chambre des Secrets), le monde attendait avec une certaine impatience voire une petite inquiétude l'arrivée sur les écrans de l'adaptation de l'un des tomes favoris des fans. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce troisième opus s'avère relativement différent : un nouveau réalisateur (le Mexicain Alfonso Cuarón), un nouveau Dumbledore (Michael Gambon, remplaçant le regretté Richard Harris), quelques problèmes mineurs de production engendrant une sortie repoussée de sept mois, des acteurs grandissant à vue d'œil devenus trop vieux pour leur âge... Bref, on s'attendait au pire, le film est heureusement plus ou moins réussi... à condition de bien s'adapter au changement !
L'intrigue est lestée pour des raisons de timing, ce qui entraine quelques oublis voire des incohérences comme les Maraudeurs totalement zappés dans le long-métrage. Les décors sont partiellement modifiés, quelques personnages voient leur rôle nettement raccourci (Dumbledore en premier), sans oublier le changement le plus flagrant : les costumes, Cuarón optant pour un look plus réaliste (fini les toges noires), enlevant hélas par la même occasion ce ressentiment de magie... Proposant des plans incroyablement léchés, faisant valdinguer sa caméra de droite à gauche avec une aisance magnifique, le metteur en scène mexicain n'arrive cependant pas à dévoiler des effets spéciaux égaux, en témoigne cet immonde loup-garou imberbe ou encore quelques scènes ratées.
On regrettera également la partie de quidditch raccourcie et quelques incohérences de narration par rapport au bouquin d'origine mais l'arrivée des excellents Gary Oldman et David Thewlis font mouche, les acteurs confirmés arrivant sans peine à s'imposer dans le monde du petit sorcier. Bien plus maîtrisé visuellement, Cuarón étant un petit prodige des plans truqués et des plans-séquences, au ton nettement plus adulte et à la direction d'acteurs désormais sans faille, Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban demeure un épisode beaucoup moins "magique" que ceux de Chris Colombus mais aussi plus sombre et finalement très distrayant. Le Harry Potter nouveau est arrivé.