Synopsis
Enfermé à Azkaban, Sirius Black, un dangereux criminiel, parvient à s'échapper de sa geôle*. Face à cette dangereuse nouvelle, les terrifiants détracteurs sont déployés à Poudlard afin de renforcer la sécurité de l'école. Entre mystère, passé et rebondissements Harry Potter et ses amis ne sont pas au bout de leurs surprises...
Des thèmes plus sérieux
Alors que les deux premiers film évoquaient principalement l'enfance de Harry Potter, ce film marque la rupture entre l'enfance et l'adolescence. On y voit des personnages qui gagnent en maturité et s'affirment d'avantage. Hermione qui pouvait être pénible et arrogante à certains moments des films 1 et 2 se montre plus rebelle et courageuse(cf soufflet infligé à Drago Malefoy). Harry lui est davantage complexifié, on le voit notamment dès le début quitter la maison de son oncle pour trouver refuge ailleurs, on se rend compte qu'il cherche en réalité bien plus qu'un chez soi mais réellement des figures parentales(trait reprit du premier film où Harry contemplait ses parents dans le miroir de Poudlard). Harry semble profondemment tourmenté dans ce film et seule la scène où il chevauche l'hippogriffe montre une espèce de liberté retrouvée de Harry. Finalement ce sera avec Sirius black(son parrain), qui n'est pas le dangereux criminel qu'on croyait, que Harry parviendra à en apprendre sur lui même et sur son passé.
Une merveilleuse colorimétrie et une image somptueuse
Ce film a la colorimétrie et l'esthétique la plus singulière. Impossible pour un afficionado* d'Harry Potter de ne pas reconnaître l'image et le grain particulier de ce film. L'image est davantage obscure, les décors sont lugubres sans être malsain et la colorimétrie oscille entre des couleurs ternes telles que le noir, le bleu et le gris. C'est clairement l'opus le plus sombre de la saga, même quand il fait jour les nuages cache la lumière. D'ailleurs la lumière véhicule de nombreux sens dans ce film: l'expecto patronum est le sort le plus important du film et est une projection de lumière; la scène d'ouverture montre Harry jouant avec sa baguette éclairée dans l'obscurité de sa chambre et de nombreuses autres scènes mettent en lumière de façon différente l'éclairage.
Il y a moins de décor numérique(contrairement au 2 premiers) pour laisser place à des merveilleux plans séquences qui nous laissent mieux apprécier le cadre de Poudlard et de ses environs, et cela quitte à brise la règle de concordance des lieux, la maison de hagrid est située en aval et est déplacée et le saule cogneur aussi. Ce choix de réalisation permet la réalisation de plans féériques qui fleurtent davantage avec l'horrifique que les précédents films.
La scène caractéristique de cet opus
De nombreuses scènes et de nombreux plans sont marquants, pour ma part je choisirai le passage du voyage dans le temps qui est pour moi l'un des meilleurs passage de ce film. Le réalisateur parvient avec justesse et dextérité à jouer avec les codes du voyage temporel et ses paradoxes; en tant que spectateur les incohérences d'un tel choix scénaristiques sont rapidement tues face à l'intelligence de la réalisation. Comme dans Tenet(où les détails des scènes sont cachés dans les scènes futures)on comprend pourquoi Harry se prend une pierre à un instant t, tout cela fait sens! Puis ce passage du film se termine par un plan séquence magistral ou la caméra rentre à l'intérieur de l'horloge pour y ressortir montrant ainsi comment Harry et Hermione on fait un bond dans le temps
Les différences entre le livre et le film
Dans le livre : Dans les premières dizaines de pages du livre de J. K. Rowling, s'évader d'Azkaban est rapidement décrit comme impossible. L'évasion de Sirius Black provoque donc un raz-de-marée dans l'univers des sorciers, et tout le monde se demande comment il a pu réussir à s'enfuir de cette prison réputée inviolable avec ses Détraqueurs.
Plus tard, on apprend donc qu'il s'est enfui en se transformant en chien errant (Sirius Black étant un animagus, personne capable de prendre une forme animale) et a ainsi pu déjouer la surveillance des Détraqueurs, moins sensibles aux animaux qu'aux humains, et d'autant plus en étant aveugle.
Dans le film : Tout ce que l'on sait de Sirius Black (Gary Oldman) dans le film de Cuaron, c'est qu'il a réussi à s'enfuir. Comment ? Le long-métrage ne s'épanche jamais sur la question et préfère l'éluder totalement. Des rumeurs sur son évasion et ses dits liens avec Voldemort sont murmurés par certains figurants, mais aucune explication ne sera jamais donnée (notamment sur sa capacité à se transformer en chien errant).
Dans le film : Remus Lupin est également un loup-garou qui se transforme à chaque pleine lune, sur ce point pas de différence donc. En revanche, sa forme de loup-garou est beaucoup plus humaine, très anthropomorphique.
Conclusion
Harry et le prisonnier d'Azkaban est l'opus le moins rentable de la saga mais paradoxalement c'est l'opus le plus apprécié, il aborde des thèmes plus sérieux et plus matures ce qui rend son contenu beaucoup moins accessible à un jeune public. Pour ma part j'ai du mal à dire si je préfère le premier Harry Potter(mythique) ou celui-ci, tous les deux sont excellents mais de manières différentes. Dans ce film le Magicien du cinéma que semble être Alfonso cuaron, qui à l'art de s'affranchir de certaines règles(caméra qui vole et traverse les murs etc.), trahit certes à certains moment le livre original mais nous livre un spectacle grandiose qui vaut le détour. Mais finalement on pourrait se poser la question suivante: "Attendons nous d'une adaptation d'être fidèle au livre original ou le réalisateur peut se permettre de prendre certaines libertés sans pour autant sortir de l'esprit du livre?"
*geôle est un synonyme de prison, geôlier étant synonyme de prisonnier
*afficionado est un synonyme d'amateur, de personne intéressé par un domaine