Après deux magnifiques films empreints de nostalgie, Chris Colombus cède son fauteuil de réalisateur à Alfonso Cuaron, bonhomme à la caméra virtuose dont les prémices de talent illuminent ce troisième opus des aventures d'Harry Potter. Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban marque un virage inéluctable dans la saga, qui après des films relativement enfantins, s'inscrit dans une tonalité qui collera à la licence jusqu'à la fin. Plus direct mais pas moins riche, cet opus est considéré à bien des égards comme étant le meilleur film Harry Potter.
Il faut dire, la caméra vole littéralement la vedette aux protagonistes. Filmé de main de maître, chaque transition se fait avec élégance, prolongeant cette ambiance unique. Car Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban est un film à l'ambiance marquée, parfaitement portée (une fois de plus) par la magnifique musique de John Williams. La tonalité du film assez sombre se casse à des moments plus légers tellement british qu'ils en sont admirablement géniaux à l'image de la séquence savoureuse chez les Dursley parfaitement retranscrite du livre à l'écran (transition parfaite entre l'agitation du repas de famille, la solitude d'Harry face au danger puis l'apparition inattendue du monde magique).
Virage également pour les acteurs ou un vent frais souffle sur Harry Potter. J'adore la performance de Richard Harris, et c'est le très bon Michael Gambon qui propose une version alternative d'Albus Dumbledore de qualité, et davantage approfondie dans les suites. Les acteurs grandissent à vue d’œil, et je crois qu'à cet âge, Daniel Radcliffe représente l'incarnation la plus parfaite que je pouvais me faire du personnage. Le casting se complète d'acteurs de renom, démontrant que la Grande-Bretagne est une véritable pépinière de star avec Emma Thompson, David Thewlis, Timothy Spall et surtout Gary Oldman, absolument parfait dans son rôle de Sirius Black, et dans ce personnage tellement génial de la saga.
Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban est le film parfait pour rentrer dans la licence. Je dois dire que la première heure de film est formidable mais démarre peut être un peu trop fort, là où les deux réalisations de Chris Colombus prenaient leur temps. Ainsi, arrivé à la dernière partie du film, un sentiment de trop plein m'envahit systématiquement et je décroche légèrement, et ce, alors que c'est peut être le film le plus court de la saga. A être trop parfait on finit souvent par se casser la figure. D'ailleurs, il est étonnant de voir à quel point le film est bien, et à quel point tout le monde apprécie l'histoire des Détraqueurs alors que c'est le seul opus sans le grand antagoniste Lord Voldemort, peut être pour une meilleure apparition dans la suite ?
9/10.