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Et si c'était en faisant des films d'époque que Netflix tirait sa carte du lot ? C'est avec The Highwaymen que je me fais la réflexion tant les films historiques et/ou ancrés dans les vieux Etats-Unis nourrissent des films de bonne facture. Après (pour ne nommer qu'eux) Un bon apôtre, Buster Scruggs, Mudbound ou encore Outlaw King dans un registre médiéval, la liste commence à être longue. Peut-être que mon impression se manifeste uniquement parce que les productions Netflix sont de plus en plus nombreuses et donc la probabilité de voir de bons films en sort plus forte. Ou alors cela s'explique par les grands noms qui décident d'abandonner des studios devenus frileux alors que la bataille des blockbusters fait rage 11 mois dans l'année. Peut-être un peu tout à la fois, peut-être un pur avis subjectif.


En attendant j'ai apprécié ce Highwaymen. Pas une minute d'ennui car un simple film de cinéma. Un film fabriqué dans la tradition américaine, assez classique dans la forme comme dans le fond mais efficace. Deux acteurs, malheureusement vieillissants et bedonnants, se partagent l'affiche avec une sobriété qui fait du bien. Je ne cacherai jamais mon attachement envers Kevin Costner, Robin des Bois de mon cœur, et avec qui la danse avec les loups n'a de place que dans un monde parfait. Jouissez de mes références, Highwaymen ne sera pas une oeuvre majeur de l'acteur, mais le plaisir de le revoir est toujours aussi présent.


John Lee Hancock avait proposé récemment les excellents Dans l'ombre de Mary et Le Fondateur, déjà deux films abordant des personnages américains forts, et c'est presque en toute logique qu'il s'attaque ici au mythe de Bonnie & Clyde. Bien sûr, n'étant pas féru d'histoire américaine, je ne me prononcerai pas sur la véracité des faits, mais Lee Hancock a la malice de présenter ces personnages cultes sous un œil nouveau, à savoir, d'aborder leur côté gangster, quasi terroriste, par des faits plutôt que de compter une histoire d'amour qui fait mouiller les ménagères de plus de cinquante ans. The Highwaymen se veut ainsi une sorte de road trip mêlant intrigue policière et drame dans une Amérique sujette à de nombreux bouleversements et avancées technologiques.


Dans la parfaite lignée de maître Eastwood, Lee Hancock poursuit une belle carrière tout en maîtrise et subtilité. Cette retenue et cette sensibilité qui unissent les deux réalisateurs se traduit par des scènes fortes et le plaisir d'écouter Harrelson ou Costner raconter des histoires pendant plusieurs minutes est réel. Quelques plans superbes et une bande originale douce et de qualité (Thoman Newman à la barre) nous plongent dans cette Amérique des grands espaces où le crime y est devenu glorifié.


Un beau film.


7/10.

RemsGoonix
7
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le 29 mars 2019

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16 j'aime

RemsGoonix

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