Avant ce biopic, je ne connaissais pas du tout Harvey Milk. D'ailleurs avec un nom comme celui-là, je ne sais pas. Ceci dit, j'ai tenté ce biopic et je l'ai trouvé très bien fait, malgré quelques points noirs. Rien de très graves heureusement mais quand même. Surtout au vu d'une VF affreuse (décidément la vf nulle c'est une tradition depuis quelques années !)
Un film à l'ambiance très 70's !
La réalisation du film est très bien faite et possède de bons graphismes et une ambiance très année 70. Il s'agit d'une période où les revendications allaient bon train. En effet la décennie précédente a vu l'émergence du combat contre les inégalités raciales. Ici, il s'agit des droits des homosexuels qui est à l'honneur. Le film mélange habillement ces propres images avec les images d'archives. Un procédé qui n'est certes pas nouveaux mais de moins en moins employé dans les biopics actuels (à l'heure où j'écris ma critique je n'ai toujours pas vu Selma). Mais mis à part ce procédé, la réalisation est classique et je viens à me demander qu'est-ce que cela aurait été avec une réalisateur comme Bryan Singer (lui aussi ouvertement gay). Car, je pense qu'avec lui la réalisation aurait été sans faille et inventive, alors qu'ici, elle est plus conventionnelle malgré quelques plans inspirés.
Harvey Milk, leader stéréotypé ?
Niveau personnage, c'est un peu étrange. Sean Penn joue très bien Harvey Milk, le chef de file de la cause des homosexuels mais, c'est parfois à la limite du stéréotype. D'un autre coté je ne sais pas comment ils étaient à cette époque donc je ne peux pas dire grands choses là dessus. Les interactions qu'il a sont parfois surprenantes , toujours joviales mais inflexibles. Il tranche de plus en plus avec Dan White (interprété par Josh Brolin) où on le voit de plus en plus hostile. Les autres personnages sont aussi bien traités et pour la plupart attachant ,à l'image de James Franco (qui joue le rôle de Scott Smith, son premier compagnon), mais aussi Diego Luna, qui interprète son second compagnon Jack.
Une réalisation concernée par un réalisateur passionné
Sinon, la réalisation possède quelques bon plans inspirés, même si elle est scolaire une bonne partie. Malgré tout , Gus Van Sant (lui aussi ouvertement gay) a donné une réalisation plus passionnée afin de donner plus d'amplitude à chaque événements clef de la campagne de Harvey Milk. D'ailleurs, le rapport de force avec ses 2 amants sont un peu inversés, la relation entre Harvey et Scott est différente de celle avec Harvey et Jack. On dirait que l'évolution de Harvey est symptomatique de ses rapports de forces. Au fur et à mesure il prend de l'assurance et ça se voit. Autre chose qui est vraiment classe niveau plan, les morts, d'abord de Jack et ensuite d'Harvery et du maire Moscone (joué par Victor Gerber), elles sont vraiment glaçantes. Tout est vraiment bien et triste à la fois, au point de mettre Harvey au rang des martyre comme Martin Luther King ou Gandhi.
Bref, un excellent biopic que je recommanderai au plus grand monde séance tenante. Voici 2 de ses citations qu'il a donné durant ce film.
Si les élèves imitaient plus nos enseignants, il y aurait plus de bonnes sœurs dans les villes.
La vie privée est notre ennemie
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