Howard Hawks développe devant sa caméra quelques grands thèmes qu'on retrouve souvent dans son oeuvre : affirmation de la virilité, solidarité masculine, rapports amoureux, rapports humains, humour bon enfant... tout ça est montré à travers des personnages attachants, courageux et déterminés pratiquant une activité dangereuse mais qui semble les stimuler, et symbolisée par le mot "hatari" qui signifie danger en swahili. C'est l'époque où Hollywood savait faire de grands films exotiques, c'est de l'aventure vraiment réjouissante, une véritable carte postale africaine qui tire son charme d'une époque insouciante et surtout d'un style décontracté, comme en témoignent les scènes de loisir et de détente de l'équipe à Wayne sur un ton de comédie légère, style que Hawks pratiquait à merveille dans de grandes comédies comme L'impossible Mr Bébé ou Allez coucher ailleurs. A ce titre, la séquence de poursuite des éléphanteaux sur l'amusante musique de Henry Mancini est l'une des plus réussies par son rythme et sa drôlerie.
Hymne à la nature, le spectacle a donc beaucoup d'humour et d'émotions bien rendus par une interprétation internationale très à la hauteur, et vaut aussi pour ses scènes d'action lors des captures d'animaux filmées sur le vif par des effets de caméras embarquées saisissants et en même temps documentaires (la séquence des rhinos surtout). Tourné au Tanganyika (actuelle Tanzanie) dans des paysages superbes, le film s'enrichit par la part d'improvisation laissée par Hawks à ses acteurs et dans ces scènes d'action dont l'authenticité est accentuée. Un magnifique film d'aventure, un véritable coup de coeur pour moi, un de mes films de chevet, drôle et dépaysant.