Après Furia (1999) et quelques travaux faits avec son père Alexandre Arcady, Alexandre Aja revenait avec ce film d'horreur particulièrement garni. Haute tension a un défaut et il s'agit de son fameux twist.
On a bien du mal à croire que son héroïne (Cécile de France) est le tueur de l'histoire, au vue de certaines actions. La différence avec Fight Club (Chuck Palahniuk, 1996) où l'on n'a aucun mal à croire que Tyler Durden et le narrateur soient une seule et même personne, au vue des différentes interactions avec les personnages. Ainsi, on se demande pourquoi Aja nous montre le "tueur" (Philippe Nahon) en train de se masturber avec une tête coupée s'il s'agit d'une personnalité de l'héroïne, qui est alors avec son amie (Maïwenn) à ce moment-là. On se doute que c'est pour brouiller les pistes, mais une fois le spectateur en connaissance de cause, on a bien du mal à comprendre l'intention. Les intentions du personnage restent également assez floues, puisque l'on ne sait rien de l'héroïne. On se doute que c'est pour avoir son amour pour elle toute seule, mais cela manque de clarté. En même temps, rien de très étonnant puisque c'est Luc Besson (distributeur du film) qui a amené cette casserole, rendant le film bien moins compréhensible et logique.
Si l'on excepte cela, le film s'avère être une oeuvre phare de l'horreur française des 2000's. Têtes coupées, dézingage à la scie à métaux, corps mutilés en pagaille, coup de hache... Aja réussit à instaurer une ambiance poisseuse et dégueulasse, tutoyant un peu Massacre à la tronçonneuse (Tobe Hopper, 1974) dans un élan beaucoup plus trash. On sent une volonté de bien faire le travail et de choquer le spectateur avec un minimum d'intelligence.
On peut lui préférer son remake de La colline a des yeux (2006), mais Haute tension est fait avec suffisamment d'amour pour être un bon film d'horreur. La différence avec pas mal de films d'horreur ou fantastiques sortis au début des 2000's (Promenons nous dans les bois, Brocéliande, Bloody Mallory...).