A part les musiques et l'atmosphère globale du film, qui en font il est vrai une oeuvre atypique, Haute Tension concentre absolument tous les défauts et les codes que je déteste dans le cinéma d'horreur, et tente de nous faire croire par un twist final qui frôle le ridicule que tous les comportements adoptés durant le récit peuvent être excusés. Le twist final n'excuse pas tout et, au contraire, fait tomber cette escapade gore et trash dans les pires travers du cinéma d'horreur, celui qui essaie de se donner un genre, une prestance et une chair de manière totalement artificielle.
La fin de La dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil était presque plus crédible que celle-ci, et ce ne sont pas trois pauvres références et détails que l'on voit au début qui nous pousseront à nous dire : mais c'est bien sûr, comment n'y ai-je pas pensé plus tôt, tout se recoupe !
J'aime d'amour Maiwenn, qui est une réalisatrice de génie, et je pèse mes mots, mais elle ne sait pas jouer la comédie et je crois qu'à force, elle l'a très bien compris. Cécile de France en fait trop, mais c'est un pléonasme, seul Philippe Nahon s'en sort, évidemment, avec sa carrure bestiale et son jeu sanguinaire. Haute Tension souffre d'une histoire très banale, presque jusqu'à la fin, et d'un manque d'empathie envers les personnages tués qui est pourtant le b à ba de tout film d'épouvante qui se respecte.
Une grosse déception que cette semi-mise sous tension, où jamais le spectateur ne craint pour la vie des personnages, où le vrai gore n'est jamais montré, au profit d'un gore exagéré et finalement très light dans ce qu'il montre, ce qui classe ce film dans les plus grandes supercheries surfaites de l'épouvante. Et, au passage, bien de toujours caricaturer cette "maladie". A mon avis, c'est Aja qui est malade, de faire des films de plouc et de fils à papa.