Super Mann

Après un braquage qui a mal tourné, l’inspecteur Hannah (Al Pacino) se lance à la poursuite du chef de la bande, Neil MacCauley (Robert De Niro). Entre les deux hommes s’engage une lutte sans pitié.

Film culte entre tous, Heat de Michael Mann peut se reposer sur un casting en or (les seconds rôles ont pour nom Val Kilmer, Natalie Portman, William Fichtner, Ashley Judd, Danny Trejo…), et particulièrement sur le duo de légende qui assure au film sa notoriété, Al Pacino et Robert De Niro.
Il est vrai que ce film marque la première rencontre à l’écran de ces deux monstres sacrés du cinéma, ces derniers n’ayant eu aucune scène commune dans Le Parrain II, dans lequel ils jouaient tous deux. Mais leur fascinant face-à-face, qui culmine dans les deux scènes évidemment cultes du café et de l’aéroport, est loin d’être la seule qualité du film. La mise en scène de Mann, sans fioritures et donc particulièrement efficace, immerge pleinement le spectateur grâce à une superbe photographie signée Dante Spinotti. Malgré quelques clichés insistants sur les relations des deux personnages principaux à leur entourage, et quelques longueurs excessives (surtout dans la première heure de film), il est difficile de rester insensible face à une histoire aussi puissante qui, derrière l’apparente froideur des personnages, parvient à faire ressortir avec justesse et émotion toute leur humanité.
Si Heat est loin d’être parfait, donc, ses indéniables qualités n’ont aucun mal à nous convaincre, à la manière d’un Coppola (la trilogie des Parrain) ou d’un Gray (Little Odessa, The Yards, La Nuit nous appartient), que la tragédie, qu’elle soit eschyléenne, shakespearienne ou encore cornélienne, n’est pas morte : elle a juste changé de forme d’art…