L.A. Takedown

Remake de son propre téléfilm L.A. Takedown datant de la fin des années 80, le perfectionniste Michael Mann reprend le même scénario et réintègre les scènes qu'il n'avait pu tourner à l'époque, faute de temps et de budget. Exit Alex McArthur et Scott Plank, place à Robert De Niro et Al Pacino pour l'un des plus grands duels du cinéma contemporain. Plus de 2h30 d'intensité cinématographique contrôlée d'une main de maitre par le réalisateur américain.

Drame profondément humain sous fond de chassé-croisé entre un flic obstiné et un braqueur sans attache, Heat joue la carte de l'émotion, du réel, du poignant, avec des personnages soigneusement travaillés, que ce soit nos deux rivaux dont l'un possède une vie sentimentale sur le déclin tandis que l'autre, d'ordinaire solitaire, s'amourache d'une jolie artiste un brin paumée. Le reste est tout aussi soigné, que ce soit Val Kilmer (dans un de ses plus grands rôles), Tom Sizemore, Jon Voight ou encore William Fichtner.

Malgré sa longueur évidente, le film arrive cependant à nous garder en haleine tout le long durant grâce à une mise en scène époustouflante, des dialogues réfléchis et un scénario captivant, entremêlant les destinés de chacun avec brio et logistique. Nous gardons d'ailleurs en mémoire cette incroyable fusillade en plein centre-ville, d'un réalisme saisissant (les gens croyaient à un véritable braquage) et ce final de toute beauté dont seul Mann arrive à insuffler une réelle intensité dramatique, intensité que l'on retrouve à chaque plan sur chaque scène, faisant de Heat un monument du genre inégalé à ce jour.