Ermites de Sisyphe.
Pièce maîtresse de l’œuvre de Michael Mann et du cinéma des années 90, Heat est à la fois un concentré de tous ses talents et une œuvre à l’amplitude unique. Expansion du déjà prometteur L.A...
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Il est très étrange que ce film soit souvent cité comme "meilleur" film de Michael Mann alors que son fabuleux "Le dernier des Mohicans" (son seul bon film...) lui est supérieur à tous les niveaux, y compris dans l'interprétation.
En effet je n'ai jamais aimé De Niro et Al Pacino qui sont certes de bons acteurs mais qui jouent constamment le même genre de rôles: le mafieux bourru/ténébreux et le petit roquet nerveux et constipé.
Ces deux acteurs ont toujours été à mon sens surcotés, ce film ainsi que ceux qui suivirent le prouvant totalement (qu'aurait d'ailleurs donnée la carrière de De Niro sans Scorcese?).
De Niro s'essaya en effet par la suite à la comédie (les "Beau père et moi" ou autres "Mafia blues") et Al Pacino aux rôles de flics dépressifs (à la "Insomnia"), "Heat" faisant ainsi davantage office de chant du cygne pour les deux acteurs que de point culminant ou de consécration dans leurs carrières respectives.
Ainsi le slogan promotionnel "les deux monstres sacrés enfin réunis dans un même film" ainsi que l'apparition du vulgaire et grossier Michael Mann à la réalisation (le Nolan des années 90) en disaient déjà long à l'époque sur le contenu potentiel du film et je ne me suis donc pas pressé pour le voir (je pense que je l'ai vu 15 ans après sa sortie...)
Entendons-nous bien "Heat" n'est pas un mauvais film (il vaut largement la moyenne) mais il est également loin d'être bon.
Son principal défaut à mes yeux concerne sa crédibilité: Al Pacino joue un flic immature et cabotine comme un gosse de 12 ans, voulant absolument et par tous les moyens prouver à la terre entière qu'il a la plus grosse.
Ainsi il n'appellera jamais de renfort et mettra un point d'honneur à partir seul à l'abordage avec la mitraillette que lui à offert son papa à Noël, tirant dans la foule en pleine journée si c'est nécessaire, ses supérieurs hiérarchiques lui ayant visiblement donné carte blanche (du grand n'importe quoi...).
De Niro joue quant à lui une nounou, il accompagne systématiquement Val Kilmer pour "la lui tenir" quand ce dernier (davantage pleurnichard que tête brûlée) décide d'aller pisser.
Entre les personnages principaux, insupportables et caricaturaux, naviguent des personnages féminins (bien sûr en totale admiration devant ces trois magnifiques blaireaux, qui n'en ont par ailleurs rien à foutre), Michael Mann tentant péniblement d'insuffler une dimension dramatique et romantique à son œuvre.
Seulement il est flagrant que seules les scènes de fusillade intéressent réellement le réalisateur tout le reste faisant office de prétexte et étant traité de manière accessoire et anecdotique.
Le film s'étire ainsi en longueur ce qui est son deuxième gros défaut, le spectateur éprouvant bien des difficultés à s'intéresser aux histoires de cœur de personnages aussi distants et égocentriques.
La célèbre scène de fusillade en pleine rue suite au braquage, si elle est certes très bien filmée (ça le petit Michael sait faire...) est à l'image du film et confirme tout ce que j'ai dit précédemment: que Val "qu'il meurt" meurt ou non (jolie celle là non?) le spectateur s'en foutra royalement.
Heureusement la "chochote" peut compter sur sa nounou, De Niro quittant le précieux couvert de son réverbère (de 30 cm de circonférence...) pour lui sauver une nouvelle fois les miches.
Al Pacino quant à lui est bien entendu le seul à se lancer à la poursuite des braqueurs et jubile comme un gosse à l'idée de pouvoir tirer dans la foule et d'éliminer un des membres du groupe (Sizemore en surpoids, essoufflé et désarmé) qu'il pourra ainsi ajouter à son tableau de chasse (son papa serait très fier de lui...).
Le dernier acte sur le toit est également convenu et rappelle n'importe quelle fin de film d'action des années 90, un duel final s'étirant en longueur, dépourvu de suspens (le flic va gagner) et peu crédible (la lumière salvatrice qui apparait de nul part et pile poil au bon moment).
La meilleure scène du film restera finalement ce dialogue dans une "cafète" entre les deux acteurs, ces derniers éprouvant un certain respect mutuel mais ne pouvant faire machine arrière, leur confrontation et la mort d'un des deux protagonistes paraissant à ce moment du film inévitable.
Cette scène prouve à elle seule que Mann aurait pu se dispenser de ses personnages féminins ainsi que de nombreuses scènes inutiles (et pénibles) afin de créer de la tension ou une dimension dramatique par le dialogue ou la confrontation entre ses personnages.
"Heat" est donc à mon sens une œuvre totalement surestimée qui a de plus tendance à "mal vieillir", regarder ce film aujourd'hui ne présentant plus du tout le même intérêt qu'à l'époque de sa sortie.
Mann reste ainsi un réalisateur besogneux en dehors des scènes d'action qu'il filme certes avec brio mais qui ne représentent finalement qu'une infime partie dans un film de 2h30, tout le reste de son "œuvre" n'étant finalement qu'un concours de bistouquettes entre des personnages caricaturaux et vaniteux.
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Créée
le 4 janv. 2024
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