Enfin un film correct (je commençais à désespérer...), je dois dire que je ne me suis pas ennuyé une minute et que j'ai éprouvé un certain plaisir à retrouver Rylance dans un rôle principal, son personnage de tailleur gentleman à l'accent délicieusement british lui allant à merveille.
"The outfit" réussit la difficile épreuve du huis clos en réunissant notamment les deux éléments qui lui sont indispensables: l'interprétation et la qualité des dialogues.
En effet, l'ensemble du film se déroulera dans cette boutique de vêtements chics et cousus mains par le propriétaire des lieux en personne (Rylance, excellent!), sa clientèle mafieuse se montrant de plus en plus envahissante jusqu'à se réfugier chez lui en pleine nuit suite à une fusillade.
Les costumes, les dialogues, le mobilier, l'éclairage, tout ici est finement écrit et mis en scène, la réalisation parvenant admirablement à matérialiser une ambiance mafieuse et rétro propre au Chicago des années 50.
Rylance accueillera donc à ses dépends le fils blessé par balle de son meilleur client, le patron de la pègre locale, ainsi que son homme de main (un fou furieux comme bien souvent...) et n'aura pas d'autre choix que de coopérer.
La situation va bien entendu dégénérer et Rylance essayera péniblement "d'arrondir les angles" entre le bras droit qui veut lui faire la peau, le boss à qui il ne peut pas dire la vérité et sa (charmante) secrétaire qu'il tentera de protéger.
L'écriture du scénario et les nombreux rebondissements ne manqueront pas de surprendre agréablement le spectateur qui finira par se demander si ce brave Rylance ne parait pas finalement trop intègre et serviable pour être véritablement honnête.
Toutefois, en jouant systématiquement la carte du retournement de situation, la réalisation perd légèrement en crédibilité à la toute fin du film et particulièrement lors du dernier acte qui me paraissait en fin de compte parfaitement dispensable.
L'histoire aurait en effet largement gagné à prendre fin suite aux explications de Rylance (déjà pas mal tirées par les cheveux...) et au départ de sa secrétaire, il était inutile d'en rajouter.
Bref c'est dommage, je pense que j'aurais attribué 8 les yeux fermés au film sans cette dernière séquence absurde et inutile, le réalisateur a malheureusement voulu trop en faire ici.
On ne pourra toutefois pas lui reprocher l'élégance de sa mise en scène ou un manque d'idées et d'inspiration. En ce sens, je vous le conseille vivement, les bons huis clos sont plutôt rares.