Heat
6.4
Heat

Film de Paul Morrissey (1972)

Pour fans de Russ Meyer et John Waters (jusqu'à Hairspray)

Je suis étonnée par les deux mauvaises critiques de Heat, mais je peux comprendre.

Ce genre de film n'est pas pour tout le monde, faut aimer voir massacrer tout ce qui est sérieux, pro, content de soi.

Même quand on aime le cinéma, on peut être gonflé par ce foutage de gueule qu'est l'orchestration de son prestige, jusqu'au sérieux de la critique.

A l'image de la société, le monde du cinéma est quand même un beau tas de merde et le plus gros réseau de prostitution.

Alors, évidemment, John Waters et Warhol ont bien fait leur beurre là-dedans (Russ Meyer aussi, mais lui s'auto-produisait, les gains d'un film servant à réaliser le suivant). Pour autant, ce n'est pas parce qu'ils gagnaient de l'argent avec qu'ils se sentaient obligés de cirer les pompes et de mettre de l'eau dans leur vin (Waters, après Hairspray, est devenu tout ce qu'il y a de plus propret et ennuyeux quand même).

Heat est un film punk. Ca change pas grand chose à la situation, mais ça défoule ceux qui ont besoin d'un peu d'air.

Le film raconte l'histoire d'un jeune homme qui a connu son quart d'heure warholien enfant, en jouant un rôle vedette dans une série. N'ayant pas connu d'ascension après avoir goûté à l'argent facile et à la gloriole, il revient tenter sa chance à Los Angeles. Il s'installe dans une pension-motel et promène son corps d'éphèbe à la pistoche. Il commence par coucher avec la proprio pour payer son séjour et obtenir une connection quelconque, puis il rencontre une vedette bas de gamme d'âge mûr. Ils ont une relation, lui espérant qu'elle va le réintroduire dans le milieu, elle se faisant un film avec leur "romance".

Les personnages sont une belle collection de loosers et de déglingue, qui reflète la réalité commune, de la même façon que le bidonville d'Affreux, sales et méchants d'Ettore Scola est évidemment le reflet satirique de la société.

La fiction rejoignant la réalité, il paraît, la vedette vieillissante est interprétée par Sylvia Miles, pure figure trash hollywoodienne, qui fait une apparition remarquable dans Midnight Cowboy et c'est à peu près tout pour sa filmo. Elle fait partie du cercle de Warhol et est célèbre pour avoir renversé publiquement une assiette d'hors d'oeuvres italiens sur la tête du critique John Simon, qui l'avait traitée de noceuse et de tapeuse d'incruste dans le compte-rendu d'une pièce où elle jouait.

Si vous avez aimé Up !, Supervixens et Faster Pussycat ! de Russ Meyer, Heat devrait vous plaire.

Si vous avez adoré les films suivants de John Waters :

- The Diane Linkletter Story (1970)
- Multiple Maniacs (1970)
- Pink Flamingos (1972)
- Female Trouble (1974)
- Desperate Living (1977)
- Polyester (1981)

C'est que vous avez déjà vu Heat de Warhol.

Sinon, une nouvelle perle vous attend.
vitch
10
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le 26 nov. 2014

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