Là ou le premier était parfois inégal par faute de budget serré, son succès d'estime lui permet d'avoir un plus confortable matelas pour lancer la suite du voyage du Roi des enfers.
Avec son lore et son bestiaire poussé (on peut même apercevoir des monstres Lovecraftiens dans le marché troll),des décors sublimes et un soucis du détail à tous les niveaux, l'art de passer d'une scène d'action chorégraphiée (par un célèbre disciple de Jackie Chan) à une scène poétique, de mettre de l'inattendu avec des doses d'humour impromptue (que n'a pas apprécié Mignola comme par exemple "I can't smile without you" / les disputes avec Liz) et un réel savoir faire dans l'art de raconter une histoire, Del Toro emporte son récit à un tout autre niveau.
Laissez vous glisser dans le tourbillon Hellboy 2 pour ce qu'il est avant tout : une touchante histoire d'amour sur fond fantastique, une déclaration d'amour aux monstres, bourrée de générosité.
Certes le ton noir du comics disparait encore un peu plus pour laisser plus de place à la vision du réalisateur plus enjouée mais il nous conte à la place quelque chose d'inédit, de poétique , d'épique, promettant avec un 3ème film teasé (l'ange de la mort) un final dantesque que nous ne pourrons qu'espérer après l'échec cuisant qu'était le gros ratage du reboot de 2019.
Involontaire baroud d'honneur, Guillermo signe ici un de ses films fantastiques les plus réussis.