Après le diptyque fantastique de 2004/2008 du cinéaste Guillermo del Toro (Hellboy, Hellboy II : Les Légions d'or maudites) et le reboot horrifique de 2019 par le réalisateur Neil Marshall (Hellboy), le démon rouge iconique est de retour en 2024 dans Hellboy : The Crooked Man (Hellboy : L’homme tordu). Une petite production en Bulgarie de Dark Horse Comics, Nu Boyana Film Studios & Millennium Media à 20 millions de dollars, avec le but de revenir aux fondamentaux de la BD loin des trois premiers Blockbuster, voyant un Hellboy plus jeune qui explore les recoins sombres du monde... Hellboy : The Crooked Man a eu une sortie en salles très limitée sur les marchés internationaux, rapportant seulement 2 millions de dollars pour se consacrer surtout pour la vidéo à la demande pour rentrer dans les frais de son petit budget. Hellboy et un agent débutant du B.P.R.D. s'échouent dans les Appalaches rurales des années 1950 et découvrent une petite communauté hantée par des sorcières, dirigées par l'Homme tordu.
Il s’agit du deuxième reboot de la franchise, cette fois basé sur un recueil d’histoires de la série du garçon de l'Enfer de Mike Mignola & de l’artiste Richard Corben (Hellboy : The Crooked Man and Others). Mignola co-écrit cette quatrième adaptation cinématographique L'Homme tordu en compagnie de Christopher Golden, qui a déjà travaillé avec l’auteur et artiste sur des bandes dessinées liées à l'univers étendu d'Hellboy. L'acteur Jack Kesy (Deadpool 2, Dark Web : Cicada 3301) tient cette fois la vedette de Rouge réalisé par le controversé cinéaste et coauteur Brian Taylor (Crank, Mom and Dad).
Au casting de ce conte folklorique, Jefferson White (Yellowstone, Civil War), Adeline Rudolph (Les Nouvelles Aventures de Sabrina), Leah McNamara (Nails, Metal Heart), Hannah Margetson, Martin Bassindale, Joseph Marcell (Le Prince de Bel-Air, The Stranger in Our Bed) et Suzanne Bertish (Les Prédateurs, La Nonne - La Malédiction de Sainte-Lucie).
La chair noircie, mais le pêché perdure !
Hellboy & Bobbie Jo aident un jeune homme, de retour dans sa région natale, à se libérer d'une promesse faite au diable lorsqu'il était jeune, à lutter contre une sorcière de sa connaissance et à sauver une de ses amies du pouvoir que des sorcières ont sur elles. Ils trouvent refuge dans l'église d'un prêtre aveugle, mais sont rapidement entourés par nombre d'êtres maléfiques. Ils doivent tenir jusqu'au lever du jour, chacun tour à tour est tenté par l'Homme tordu…
Je crois que l'Enfer vient d'arriver !
Si vous aimez les comics de Mignola, vous aimerez plus facilement cette adaptation démoniaque malgré un tempo qui prend son temps dans un scénario angoissant en plusieurs parties (Boules de sorcières / L'os porte-bonheur / L'ouragan). Cependant, ne vous attendez pas à un blockbuster, L'homme tordu est tout simplement correct comme pouvez l'être justement à titre d'exemple Ghost Rider : L'Esprit de vengeance de Neveldine & Taylor. Changement de ton pour la saga, cette adaptation d'épouvante à combustion lente compense par des frissons gothiques du siècle dernier à son meilleur dans sa première partie qui sert une photographie crépusculaire et des cadrages inventifs de Taylor sans oublier les compositions dérangeantes de Sven Faulconer. Mais au fur et à mesure qu’il avance, ce Hellboy des fifties s’enfonce dans les péripéties fantastiques, ça commence par le déraillement du train dans une région tombée sous l'influence d'un personnage malveillant, un cadavre ressuscité qui marchande des âmes pour refaire sa fortune, suivant les visites des sorcières qui perdent leur peau en passant par l'église/cimetière du prêtre aveugle avec ses zombies et le final chez le manoir du tordu. Dans la seconde partie, les séquences les plus dommageables à l'œuvre sont les flashbacks ou les passages diaboliques avec la maman d'Hellboy, avec ses images de synthèse qui piquent les yeux au milieu d’effets pratiques simples et efficaces sans oublier les décors sinistres. Et la relation entre les deux agents du B.P.R.D. (Bureau de recherche et de défense contre le paranormal), Hellboy & Bobbie Jo n'est pas assez développée. Le réal fait de son mieux pour travailler dans les limites imposées, en s'appuyant davantage sur l'ambiance et l'atmosphère que sur des effets tape-à-l'œil. Malgré des défauts certains, c'est un bon épisode qui demeura cependant le moins adoré des fans de la franchise !
C'est sombre là-dedans, sombre comme le trou du cul du Diable !