Nouvelle entrée dans la trop longue saga d'horreur Hellraiser qui (comme la plupart de ses homologues) ne compte que deux opus dignes d'intérêt. Ne tournons pas autour du pot: l'épisode du jour n'a rien à offrir de significatif qui n'aie pas déjà été exploré par ses prédécesseurs. Il s'agit surtout de réintroduire le lore auprès d'un nouveau public - et autant dire un public de hipsters-.


De son côté, David Bruckner (réalisateur des convaincants Le rituel, et La proie d'une ombre) accompagné de Ben Collins et Luke Piotrowski (Justement tout deux scénaristes de La proie d'une ombre), explorent encore une fois la gestion du deuil. Bizarrement, c'est peut-être la présence de ce trio qui fait le plus de mal au film.


David Bruckner était bien plus proche de l'esprit original de la saga avec La proie d'une ombre dont les scénaristes avaient d'ailleurs avoué y avoir recyclé des idées rejetées pour un précédent projet de reboot de Hellraiser autour de l'année 2014.. Au fur et à mesure que le film évolue il devient assez évident que l'on regarde un film jumeau de "The Night House" où l'on suit à nouveau une héroïne affrontant la face sombre du deuil et de la culpabilité pour trouver en elle les ressources qui lui permettront d'aller de l'avant BLA-BLA-BLA.


Film de plateforme, et la présence de Disney n'arrange rien, la nouvelle mouture d'Hellraiser gomme toutes les facettes amorales, malsaines, violentes qui faisaient le sel de la saga et noient tout ce qui pourrait choquer soit dans la plus totale obscurité, soit dans un mélange de CGI et de costumes volontairement irréalistes afin de ne pas déstabiliser le spectateur.
Si l'oeuvre de Clive Barker se caractérisait par une sensualité déviante et une forte insistance sur la complémentarité entre le plaisir et la souffrance (Eros et Thanatos, toujours), elle ne se complaisait pas pour autant dans la noirceur et n'hésitait pas à faire l'éloge de l'amour dans sa forme la plus pure.


La version 2022 est largement moins aguicheuse puisqu'elle tombe dans un manichéisme risible qui au final renvoient les cénobites au statut d'antagonistes sans réflexion aucune sur ce qu'ils représentent par eux-même (La ressemblance à une religion/secte BDSM a mis les voiles) mais également pour les humains. Et en même temps, les humains... Que dire de plus, si ce n'est que l'on rencontre les personnages les plus stupides sortis tout droit du manuel du Parfait petit slasher. (Trouvable aux éditions Delcourt, pour la modique somme de 21,50€. Possibilité de faire un don d'1€ pour soutenir l'Ukraine)


Bref, aucune chance que cet opus fasse date, sauf chez les spectateurs qui n'ont effectivement jamais eu l'occasion de visiter cette saga.

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le 9 oct. 2022

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