Hellraiser : Judgment
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Hellraiser : Judgment

Film DTV (direct-to-video) de Gary J. Tunnicliffe (2018)

On y croyait plus, on pensait la saga morte et enterrée, la vie ne fut que suite de déceptions et tout d'un coup Clive Barker s'est levé de son fauteuil de l'infini pour insuffler la grâce divine d'une prophétie encore probable et réalisable.
Hellraiser 10 est un très bon film mais surtout un EXCELLENT HELLRAISER, enfin, après tant de temps nous avons dans la saga le point final et brillant qui vient clôturer l'épopée de Pinhead et des cénobites.


Parlons du film, il est bon, la tension est palpable, les personnages sont très bien représentés, on comprend rapidement leur vision des choses, leur façon de faire, leur mode de pensée, leur relation et leur rôle dans l'histoire.
Le scénario tourne cette fois ci encore sur une enquête mais qui contrairement à ce qu'on pourrait penser est bien amenée et très bien écrite et c'est notamment grâce aux personnages qui sont cette fois ci les victimes des cénobites.


la caméra est très bien gérée dans le sens où elle arrive à créer la confusion de manière efficace, arrive à flouter l'image au bon moment et exécute des mouvements qui ne nous mettent jamais à l'écart tout en incrustant des plans fixe pour les êtres surnaturels expliquant par la forme leur puissance dans sur le fond.


la luminosité est bien contrôlée permettant de créer une ambiance angoissante et/ou mystérieuse à certains moment tout en créant une image sublime et parfaite pour le cadre.


les acteurs sont tous excellents, ce qui dans un premier temps est remarquable et très satisfaisant, d'ailleurs on remarquera que contrairement à son prédécesseur le film à réussi à remplacer Doug Bradley avec un acteur qui lui ressemble vraiment, autant dans la voix que le physique.


et pour finir avec la forme, les dialogues autant ceux des hommes que des créatures sont plus qu'adaptés de la série de comics puisqu'ils sont brillant sur le point de vue psychologique, moral, Cénobitien (que de néologisme) et religieux.


Parlons maintenant de pourquoi le film est un chef d’œuvre son scénario, ses cénobites et sa morales Barkerienne.


Pour commencer comme je l'ai dit, l'histoire suit deux frères inspecteurs qui traquent un tueur en série du nom du précepteur, une sorte de fanatique religieux qui purge le monde des infidèles à la "Seven". Pendant ce temps dans le monde merveilleux des cénobites on assiste à la régulation d'un tribunal par Pinhead qui aurait trouvé un subalterne digne de ce nom en la personne de l'Auditeur.


Pourquoi est ce que ce scénario est brillant alors que je crachais sur ceux d'Inferno et de Hellseeker ?
La réponse est simple et réside dans la fin de l’œuvre


le crime comme on pouvait le penser durant tout le film n'est pas des cénobites mais du personnage principal, qui traumatisé par la corruption de ce monde: a la volonté de guider les gens en effrayant la population par le symbolisme religieux de ces meurtres qui ne seront jamais élucidés.


il inspirera la peur pour toujours et tout en faisant le mal il encourage le bien, ce qui au nom des cénobites est une forme de chaos et de perversion de la nature humaine, d'où la nécessitée de purger cette âme en en faisant un cénobite s'il résiste aux tortures infligées ou pire un écorché.


Mais au nom du royaume des cieux, bien que ceci soit contraire au bien morale, les actions de cet homme permettent aux humains de craindre le mal et de rejoindre le bien. De la même manière puisque le tueur est un croyant, les forces de la lumières n'auront aucun problème à le contrôler.
De ce fait générer le bien en contrôlant le mal permet d'acquérir le pouvoir absolu sur Terre sans avoir à envoyer d'émissaire.


Cette conclusion et surtout ce retournement de situation sont brillants car ils permettent de nous faire comprendre ce que les autres films n'ont pas osés nous dire. La dimension de Léviathan n'est pas l'enfer, elle n'est l'enfer que pour ceux qui déteste la souffrance car ils sont incapables de l'accepter.
Les cénobites sont des régulateurs du monde, obligés de restaurer l'ordre quand le chaos se fait trop présent et de provoquer l'anarchie lorsque le libre arbitre à disparu.


Tout ceci en faisant grandir leurs légions d'écorchés et leurs élus cénobites.


tout le long du film on ne se doute pas une seule seconde de la conclusion tant le jeu est brillant, et le scénario est une merveille, il ne nous ai possible de comprendre la fin que grâce aux références et aux détails disséminés le long du long métrage pour deviner l'ambition du film.


Tout est parfait, tout s'enchaîne très bien, rien n'est laissé au hasard et c'est ce qui fait la force de ce film.


la conclusion après ce twist restera d'ailleurs à mon sens la meilleure fin possible pour les cénobites:


Après avoir refusé les commandements de Dieu, Pinhead convaincu par Jophiel (une archange qui a sauvé notre détective meurtrier préféré), décide de laisser ce dernier repartir dans son monde alors qu'il était destiné à aller dans la dimension du Léviathan.
une fois de retour sur Terre il se fait abattre par sa collègue qu'il avait assommé peu de temps avant


de cette manière il est puni, par la mort, sans que Pinhead n'est désobéi aux ordres du tout puissant, comme il l'avait calculé. Cependant Jophiel le menace mais il la tue à la façon d'un cénobite expliquant que les menaces de Dieu son vaines puisqu'il n'arrivera pas à le sanctionner, car toute souffrance est une monnaie d'échange pour lui et non une sanction.


il finit par se faire retirer ses pouvoirs par le divin comprenant que la souffrance n'est pas la sanction mais la perte de valeur de celle ci. Redevenant humain il ne reste que l'auditeur pour continuer l’œuvre du dieu de la chair


l'auditeur est le meilleur cénobite jamais crée dans la saga, en effet il possède une histoire confuse voir abstraite, inconnue du publique mais il possède un traitement de personnage, ses accessoires, ses façons de faire, sa personnalité et ses rapports aux autres cénobites.
ses dialogues expliquent en quoi il diffère des autres cénobites.


il est donc supérieur autant dans la prestance que dans le fond qu'Angélique du 4ème opus ou que Butterball ou chatterer. Même s'il ne possède pas la puissance du Docteur Channard ou de Pinhead, il introduit plus d'éléments de la dimension tels que les jugements, les juges, les prescriptions, les exécuteurs, les notaires.


L'Auditeur est un renouveau de la saga qui montre à lui seul que la saga est capable d'exploiter son univers étendu et de s'en servir. son charisme n'a d'égal que ses répliques et il m'apparaît comme clair qu'il est le symbole de la bureaucratie juridique de la dimension appartenant aux Cénobites.


Quoi qu'il en soit le film est réussi, il est intelligent, intéressant, novateur, angoissant, prenant, attachant et ça fait plaisir. Je n'est pas parlé de la musique tant elle se marie bien et tant les silences sont ici utilisés de manière réfléchie. Les décors sont très minimalistes mais très efficaces et les accessoires sont au top autant que les costume, je pense notamment aux exécuteurs et aux boîtes Lemarchand qui abondent dans la demeure de l'auditeur.


Concluons donc cette épopée ensemble, cette période de Marathon de Hellraiser avec cette note d'art, de peinture à hémoglobine et au couteau servant de pinceau. Comprenons que comme Barker l'a expliqué au dessus du gore et de l'horreur, il y a un sens, une mythologie. C'est ici une chose qui m'a tant donné envie que j'en ai fait les frais au cours des visionnages des films appartenant à la saga Hellraiser. Il existe une mythologie, un Univers étendu c'est ce pourquoi je me suis acharné à défendre la saga et à ne jamais lui attribuer de note négative même lorsqu'il le méritait. La patience est une vertu qui octroi une grande souffrance mais sans celle ci nous n'aurions compris quel est la douceur du plaisir, comment reconnaitre le beau sans avoir vu le laid et comment se tourner vers le bien sans avoir aperçu le mal ?
S'il n'y a qu'un film à retenir de la saga ce serait peut être celui ci qui représente le plus pour moi cette forme d'accomplissement, de pas franchis, de porte vers l'inconnu que seul la crainte nous empêche de franchir.


https://www.youtube.com/watch?v=nMwiy-MM2es&t=1391s


Hellraiser X est un succès et ce sur tous les points du vue, et c'est parce que le monde nous apprends qu'il faut être mauvais comme l'exprime sa nature, qu'être le pire de tous n'a réellement aucune importance.

LeRoiDePeste
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le 30 sept. 2018

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