Vu en avant-première avec l'équipe du film. "Henry" est dans la droite lignée du personnage de Francis Kuntz, sans toutefois s'y superposer totalement. Le résultat est un métrage d'envergure modeste où l'on ne s'ennuie pas, le personnage principal exploitant bien méticuleusement son attitude de connard ultime, égocentrique et opportuniste, et ce jusqu'au bout, nous évitant un retournement de situation morale qui eut été de mauvais aloi. Le corolaire de tout ça, c'est que le film ne sait pas très bien comment se conclure et que jamais on ne s'attache jamais vraiment à Henry (à moins d'être un misanthrope pervers). Mais rien de rédhibitoire non plus.
Le casting voit défiler quelques têtes connues (Gustav de Kervern, Bruno Lochet, Dérec, entre autres), voire des voix célèbres (Lucien Jean-Baptiste qui double des blacks à la chaine) et l'univers pourrait s'approcher de celui de Margerin vieilli (les groupes de rock de quadragénaires qui ont fini dans des bals populaires et des maisons de retraite).
La réalisation est assez plate, avec des couleurs ternes, mais les conditions de tournage étaient limitées (budget de moins de 1 million, caméra de France 3 plus performante que celle du film...), proche de la série Z pro. Il est vrai que connaissant ces éléments, on est plus tolérant avec les imperfections (le jeu d'acteur est parfois un peu limite, mais bon...).
La rencontre avec Kafka, Elise Larnicol et le réalisateur Rémy était vraiment sympa. Kuntz est adorable et sait passer de son personnage de connard qui l'amuse à un gars disponible et intarissable sur sa passion pour les guitares (un élément important du film). Il a également fait de la bédé et de la zik sous son pseudo Kafka. Anecdote marrante : pendant cet échange, un jeune spectateur allemand est intervenu avec son gros accent pour dire que selon lui, c'était un film qui symbolisait bien la France, "à la fois con et cool".
Donc voilà, "Henry" est un petit film sympa, que l'on sent honnête dans sa démarche, avec qui on passe un bon moment, sans être non plus inoubliable.