Panayota, femme au foyer, presque illettrée et esseulée qui partage ses journées entre, le ménage les courses, ses enfants et son époux se voit dans l'obligation de trouver un emploi, jusque là rien d'extraordinaire. Pourtant à travers la prestation magistrale de Marisha Triantafyllidou (Panayota), on découvre que sous cette nouvelle aliénation, celle du prolétariat, elle va découvrir et nous faire découvrir avec un quasi-émerveillement des joies intenses ; le premier salaire, les premières amitiés, la solidarité, l'achèvement; un achèvement qui prend sa source dans le travail acharné presque bestial d'une femme qui au travail comme à la maison est constamment sollicitée : un employeur exigeant, mais ingrat, un époux délaissé et méprisant, une fille agressive et vindicative et fils en manque de repères. Le visage de Panayota ne se déridera qu'à de très rares moments au long du film pour saluer les maigres gracieusetés dont son existence se sera fendue, c'est dans ces détails, minces mais tranchants que le réalisateur (Nikos Labôt) montrera son talent et sa maîtrise de l'art cinématographique.