Hercule : plutôt Zeus ou Hadès ?
Après le succès d'oeuvre tel que Troie ou 300, la mythologie grecque est devenu la source d'inspiration de plusieurs cinéastes qui ont eu plus ou moins de succès dans cet exercice qui demeure très périlleux comme en atteste les très oubliables Les immortels, Pompéi ou le très récent et mauvais La légende d'Hercule. En s'attaquant à Hercule, Brett Ratner prenait un risque supplémentaire en abordant un héro connu de tous, du moins dans les grandes lignes. Mais que vaut vraiment cette adaptation d'Hercule ?
Le film aura déjà le bon goût de ne pas reprendre les 12 travaux et de tenter une approche un peu plus originale, malheureusement cette tentative tombe à l'eau tant ce film fait preuve de mauvais goût à certain moment. Tout d'abord, cette adaptation tombe dans les deux travers de plus en plus courant du cinéma Holywoodien et occidental dans une moindre mesure. Le premier est celui de vouloir systématiquement placer un personnage féminin (ou de couleur) dans l'entourage du héro. Ici, le personnage d'Atalante. Celui-ci n'a aucune utilité et n'a d'autre utilité que de justifier la survie miraculeuse d'Hercule lors de certaine scène. C'est d'autant plus dommage que le personnage d'Atalante existe dans la mythologie grecque et a une histoire qui lui est propre et qui est très mal exploitée. Ça seule utilité est, semble-t-il de placer une présence féminine pour plaire aux jeunes fille ou éviter d'être taxé de sexiste. Mais placer un personnage juste pour éviter d'être accusé de discrimination, n'est ce pas une forme de discrimination ? A méditer...
L'autre travers mais minime dans lequel tombe Hercule est celui de l'excès d'effets spéciaux et ce, dés le début du film. Ici, il s'agit de la présence de serpent. De plus en plus le cinéma Hollywoodiens prend la mauvaise habitude d'utiliser des effets spéciaux au lieu d'utiliser de véritable animaux et, à la longue, cela devient vraiment agaçant, nuit à l'immersion dans le film et affaibli la qualité du cinéma en général. Dommage.
En dehors de ces éléments il apparaît difficile de dire que ce film est une nullité absolu car les moyens sont là et les images ne sont pas désagréable, même si l'esthétique fait un peu copier-coller avec celle de Conan (2011). Mais un film ne se limite pas aux images et Hercule ne provoquera pas d'émoi particulier la faute à l'absence de surprises et d'enjeux, à des musiques qui passent totalement inaperçues et à un jeu d'acteur assez ras des pâquerettes. Il sera toutefois possible d'apprécier l'aura de puissance dégagée par Hercule, bien aidé par la musculature de Dwayne Johnson. Dernier conseil, la version Française est à fuir comme la peste ! Celle-ci est médiocre et ôte notamment au personnage d'Hercule une partie de sa prestance.
Au final, une adaptation mythologique oubliable, une erreur de parcours pour Dwayne Johnson et un plaisir cinématographique limité pour ce film. Il s'agit également d'un film qui atteste de la très grande inégalité de la qualité des œuvres réalisées par Brett Ratner. Envie de mythologie ? Tournez-vous plutôt vers un bon vieux Jason (attention comment vous le prononcez) et les Argonautes (1963).