Celui de Disney est mieux. Parce que y'a Hadès.
Le charismatique Dwayne Johnson en Hercule, l’annonce vend du rêve. Le "réalisé par Brett Ratner", un peu moins. Car même s’il est devenu quelqu’un d’important avec RatPac, sa société de production, et qu’il a apparemment le feeling pour choisir de bons projets, sa filmographie reste assez décevante. Le cas X-Men : l’affrontement final ne va pas le lâcher de si tôt : le tueur d’une franchise posée avec brio par Brian Singer n’a concrètement pas un seul excellent film à son actif, pour beaucoup de monde. Nous, on avouera que les deux premiers Rush Hour et son Dragon Rouge plutôt intéressant, nous ont franchement convaincu (on est bon public, oui).
C’est donc avec un avis mitigé qu’on s’est pointé dans la salle pour suivre les aventures d’Hercule. Et la décision fut prise en cinq minutes chrono : le film allait être une daube. La raison est ultra-simple : les plans les plus excitants de la bande-annonce sont tout simplement enchaînés dès le prologue du film. Une voix conte les exploits d’Hercule : il tua le lion de Némée, se battit contre l’Hydre de Lerne, et défia le sanglier d’Erymanthe.
Tout est dit, tout est fait, on place tous ces plans stylés dans un début sans saveur, et maintenant faut se taper le film. Hercule et sa bande sont recrutés par un peuple pour combattre des forces maléfiques. S’enchaîne alors du blabla pénible, des scènes de bagarre aucunement épique, et des flashbacks qui arrive à des moments qui frisent franchement le ridicule (le premier nous a bien fait marrer).
Si encore on pouvait louer la prestation de The Rock… Bon en fait si, on peut. C’est le seul acteur en qui on croit dans ce film insipide. Mais il aurait peut-être fallu que le mec qui s’est occupé de sa perruque soit plus inspiré. Parce que là, on est persuadé que c’est le même qui coiffe Nicolas Cage. Et du coup, l’ex-catcheur perd des points de charisme énorme.
Surtout que l’idée principale de cet Hercule, plutôt originale, n’aide pas son personnage à être un grand héros. Ici, on nous fait croire que tous ses exploits ne sont en fait que des histoires exagérées, contées par son neveu qui la ferme jamais. Car si Hercule a une telle réputation, c’est parce que le peuple pense qu’il est venu à bout de tout ces monstres à lui tout seul. La réalité, c’est qu’il est accompagné d’un groupe avec lui, qui préfère rester dans l’ombre : une belle nana, erzatz de Nicole Kidman, un papy gâteux qui voit l’avenir ou encore un fou dangereux psychopathe qui fait même pas peur.
Démystifier le mythe est en soi un parti pris qui peut avoir de la gueule. Sauf qu’ici, c’est tout sauf intéressant. La Hercule-Team est si mauvaise, ennuyeuse et pas badass pour un sou (à côté de Dwayne Johnson en même temps, c’est pas facile) qu’on ne s’accroche à aucun des protagonistes. Le scénario amène très mal des twists pas franchement folichons, et les punchlines tombent très souvent à plat.
La déception est sûrement du à ce marketing tapageur, qui nous faisait croire à une épopée fantastique incroyable ! Des monstres sortis de légende, des fouets enflammés, des sortes de morts-vivants qui sortent du sol : un bon gros spectacle certes déjà vu, mais qui enverrait son lot de scènes d’action puissantes. Hélas, ça ne vaut pas mieux que la relecture du Conan de Marcus Nispel, avec Jason Momoa. Le souci est exactement le même : un acteur charismatique, essayant de faire son maximum pour sortir de ce calvaire indescriptible.
Paraît-il que cette version est mieux que La Légende d’Hercule, son concurrent sorti la même année, réalisé par Renny Harlin. Ça donne envie…
POUR LES FLEMMARDS : Jamais épique, involontairement drôle, personnages creux… Seul Dwayne Johnson assure. Au moins, dans le Hercule de chez Disney, on se marrait franchement avec Hadès !